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Nouvelles économiques Québec et Ontario

Québec : le PIB réel rebondit fortement en janvier après avoir chuté à la fin de 2023

23 avril 2024
Hélène Bégin
Économiste principale

Faits saillants

  • Le PIB réel s’est redressé de 1,9 % en janvier après des baisses de 0,2 % en novembre et de 1,5 % en décembre. Ce regain est plus prononcé que celui de 0,6 % observé au Canada en janvier.
  • Ces mouvements mensuels de grande ampleur s’expliquent surtout par l’effet des grèves dans les sous-secteurs de l’éducation et de la santé. En excluant ceux-ci, le PIB réel a tout de même enregistré un gain de 0,5 % en janvier.
  • Les chiffres de janvier sont encourageants puisque 17 des 20 principaux secteurs d’activité ont enregistré une hausse du PIB réel.
  • La production de biens a même augmenté de 1,0 % avec l’appui de la presque totalité des secteurs d’activité. Malgré ce regain, l’industrie des biens affiche une tendance à la baisse depuis plusieurs mois.
  • Le secteur des services a bondi de 2,3 % en janvier sous l’impulsion du retour au travail de nombreux employés du secteur public, mais plusieurs autres branches d’activité ont aussi connu une hausse (voir le tableau 1 pour plus de détails).



Commentaires

Au-delà des récentes perturbations du PIB réel, principalement causées par le début et la fin des grèves dans les sous-secteurs de l’éducation et de la santé, l’économie du Québec traverse une période de faiblesse depuis le printemps 2023. Le regain de janvier dans la plupart des secteurs d’activité est certes encourageant, mais cela n’est pas suffisant pour balayer la tendance à la baisse dans de nombreuses industries. La résilience de l’économie américaine apporte un certain soutien au secteur manufacturier puisque les exportations de biens vers les États‑Unis demeurent à la hausse. Plusieurs industries dont les entreprises sont davantage tournées vers le marché intérieur, soit celui Québec et du reste du Canada, continuent toutefois à ressentir la faiblesse de la demande. Dans le secteur des services, les industries dépendantes des dépenses des ménages traversent une période difficile. Les taux d’intérêt élevés et l’inflation qui ont grugé le pouvoir d’achat des consommateurs affectent surtout les dépenses moins essentielles ou celles sensibles au coût d’emprunt. Par exemple, les dépenses en vêtements, en loisirs ainsi que les achats de meubles, d’appareils ménagers et électroniques sont au ralenti.

Implications

Le rebond du PIB réel était largement anticipé. Outre les événements ponctuels qui ont perturbé les résultats depuis le mois de novembre 2023, les chiffres détaillés du mois de janvier révèlent plusieurs points positifs. Le regain de 1,5 % du PIB réel en janvier au Québec est plus prononcé que celui de 0,6 % au Canada puisque l’effet des grèves et la fin de celles-ci ont touché davantage la province. Après avoir enregistré trois trimestres consécutifs de diminutions du PIB réel, soit du printemps 2023 à la fin de l’année, l’économie du Québec connaîtra un premier trimestre positif. La période de difficultés n’est pas terminée pour autant et la véritable reprise devrait se manifester au cours du second semestre de 2024.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.