- Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège
Marc-Antoine Dumont, économiste senior • Florence Jean-Jacobs, économiste principale
Tendances des matières premières
Les facteurs fondamentaux ramènent le prix du pétrole à la baisse
24 juillet 2025
Faits saillants
- Alors que le prix du WTI (West Texas Intermediate) s’établit à 66 $ US le baril, les facteurs fondamentaux du marché suggèrent un recul à court terme. L’offre reste abondante, tandis que la demande demeure fragilisée par les tensions commerciales persistantes et l’incertitude géopolitique. L’Agence internationale de l’énergie anticipe un excédent de production de l’ordre de 1 million de barils par jour au troisième trimestre, ce qui accentue la pression à la baisse sur les prix. Dans ce contexte, le cours du WTI pourrait s’orienter graduellement vers 65 $ US le baril d’ici la fin de l’année. Du côté du gaz naturel, la chaleur estivale soutient la demande liée à la climatisation, tandis que les inquiétudes entourant une offre plus contrainte, notamment en lien avec les tensions au Moyen-Orient, ont propulsé le prix du Henry Hub au-delà de 3,50 $ US le MMBtu (Million British Thermal Units). Ce dernier devrait toutefois demeurer relativement stable au cours des prochains mois.
- Bien que Donald Trump ait évoqué l’imposition d’un tarif douanier de 50 % sur les importations américaines de cuivre à compter du 1er août, aucun décret officiel n’a encore été signé, laissant planer l’incertitude quant à la portée exacte de la mesure, ses inclusions et ses exclusions. Cette annonce a néanmoins provoqué une vive réaction des marchés, entraînant une hausse de plus de 13 % du prix nord-américain du cuivre. Le prix mondial a toutefois reculé en raison d’une offre excédentaire et de l’isolement potentiel des États-Unis, un important consommateur. Il convient toutefois de souligner que les entreprises américaines ont accumulé depuis le début de l’année des stocks équivalant à une année complète de consommation, ce qui pourrait exercer une pression à la baisse sur le prix nord-américain une fois le tarif en vigueur. Nous maintenons notre prévision de fin d’année pour le prix du cuivre du LME (London Metal Exchange) à 9 600 $ US la tonne. Quant aux autres métaux industriels, la résilience de l’économie chinoise face aux tensions commerciales devrait offrir un soutien légèrement supérieur aux prix que ce qui était anticipé précédemment.
- Le prix de l’or continue d’évoluer dans un environnement particulièrement favorable, ce qui nous a amenés à réviser notre cible de fin d’année à 3 400 $ US l’once. Les tensions commerciales et géopolitiques persistantes, combinées aux risques inflationnistes, soutiennent les facteurs fondamentaux du métal jaune. Par ailleurs, la certaine dédollarisation renforce l’attrait de l’or en tant que valeur refuge, incitant un nombre croissant d’investisseurs à se tourner vers cet actif traditionnellement perçu comme un rempart contre l’incertitude.
- Les prix du blé, du maïs et du soya ont tous trois reculé au cours du dernier mois. L’offre de soya provenant d’Amérique du Sud est abondante, et la météo favorable dans le Midwest et les plaines américaines restreint l’appréciation des prix. Le potentiel de hausse de prix demeure également limité pour le maïs et le blé. Les prix des fertilisants pourraient cependant subir des pressions haussières en raison de la situation géopolitique mondiale. En effet, le Moyen-Orient compte une part importante de la production mondiale d’engrais azotés comme l’urée. L’indice des prix mondiaux des engrais a d’ailleurs bondi de 7,3 % en juin, atteignant son plus haut niveau depuis 2023 (Banque mondiale Lien externe au site.).
- Le secteur du bois d’œuvre canadien est fortement préoccupé par la hausse imminente – prévue en août – des droits antidumping et compensateurs par le département du Commerce américain. Le taux payé par les exportateurs canadiens sera plus que doublé, passant de 14,40 % à 34,45 %, soit le plus haut taux jamais enregistré depuis le début du litige sur le bois d’œuvre. Des fermetures et de pertes d’emplois ont déjà été annoncées au pays. Malgré une amélioration en juillet, les prix du bois d'œuvre nord-américains peinent à reprendre de la vigueur de façon décisive, ce qui rajoute aux difficultés des scieries. À l’heure actuelle, une remontée légère et hésitante est entamée, mais on s’attend à une amélioration limitée dans les prochains mois. Cela s’explique par la situation de taux hypothécaires élevés aux États-Unis qui ralentit le rythme des mises en chantier et la demande de bois. Bien que les besoins latents en nouvelles constructions résidentielles soient importants et puissent se faire sentir à moyen terme, l’embellie n’est pas prévue pour l’année en cours.
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