- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : PIB trimestriel
Les ménages se serrent la ceinture, le commerce international prend le relais
Faits saillants
- L’économie québécoise a accéléré au premier trimestre de 2025, avec une croissance annualisée du PIB réel passant de 1,3 % à 2,1 %.
- La demande intérieure a stagné (+0,1 %), freinée par une baisse de la consommation des ménages (-2,4 %), la plus importante depuis la pandémie, et un recul des dépenses des administrations publiques (voir tableau 1).
- Le commerce international a soutenu la croissance grâce à un bond des exportations (+9,4 %), les entreprises ayant devancé leurs envois en prévision de tarifs douaniers alors attendus en avril.
Commentaires
L’économie du Québec a gagné en dynamisme au premier trimestre, période marquée par un contexte de changements commerciaux marqués. Le PIB réel a crû de 2,1 % en rythme annualisé.
La demande intérieure a toutefois stagné au premier trimestre, les ménages ayant adopté une posture plus prudente face à la montée de l’incertitude. Leur consommation a reculé de 2,4 %, notamment en raison d’une forte baisse des achats de biens durables de la part des ménages (-17,8 %), recul attribuable en partie au retrait d’incitatifs à l’achat de véhicules électriques.
Les administrations publiques ont exercé une pression à la baisse sur la croissance, tant par la baisse de leur consommation que par le recul de leurs dépenses en immobilisations. À moyen terme, la consommation publique du gouvernement du Québec devrait continuer de peser sur l’activité Lien externe au site., dans un contexte de resserrement des dépenses visant un retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2029-2030. Le devancement de certains projets d’investissement pourrait atténuer cette contribution limitée à la croissance.
Les investissements des entreprises ont progressé de 10,8 %, portés par une hausse soutenue de la construction résidentielle, dans le prolongement d’une fin d’année 2024 déjà très dynamique. Les dépenses en machines et matériel ont augmenté la cadence, une accélération qui reflète l’anticipation d’une hausse des prix dans un contexte de montée du protectionnisme américain et de mesures de représailles canadiennes.
Sans surprise, le commerce international a soutenu la croissance, les exportations ayant crû plus rapidement que les importations. Cette dynamique reflète les efforts des entreprises pour devancer l’imposition de nouvelles barrières tarifaires, tant pour les envois à l’étranger que pour constituer des stocks d’intrants. Ce sont d’ailleurs les industries productrices de biens qui ont dominé la croissance du PIB au premier trimestre (+7,6 % contre +0,4 % pour les services).
Implications
L’économie québécoise a enregistré une croissance conforme aux attentes. Depuis la période couverte par les données, plusieurs indicateurs continuent de faire preuve de résilience, notamment le marché du travail et le marché de l'immobilier, qui reste l’un des plus dynamiques au pays. Toutefois, en raison de la répartition sectorielle des tarifs douaniers, qu’ils soient en vigueur, partiels ou simplement proposés, la province devrait subir des répercussions supérieures à la moyenne nationale, avec deux trimestres légèrement négatifs attendus en 2025 (voir le graphique 1 et nos plus récentes prévisions Lien externe au site.).
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