- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : le PIB renoue (timidement) avec la croissance
Faits saillants
- Le PIB réel du Québec a enregistré sa première hausse depuis mars, progressant de 0,1 % en juillet, un rebond plus faible que celui observé au Canada Lien externe au site. (+0,2 %). Cumulativement, le PIB affiche une augmentation de 1,0 % par rapport aux sept premiers mois de 2024.
- Les gains des secteurs producteurs de biens (+0,8 %) ont compensé le recul des services (-0,1 %). L’extraction minière (+9,2 %) s’est démarquée, suivie des services publics (+2,8 %) et de la construction (+0,8 %), contribuant ensemble pour 0,24 point de pourcentage à la croissance du PIB du Québec.
- Parmi les secteurs ayant limité la poussée du PIB réel en juillet, on note le recul des arts, spectacles et loisirs (-2,7 %) ainsi que du commerce de gros (-1,6 %). La fabrication (-0,4 %) a enregistré une quatrième baisse consécutive, portant son recul cumulatif à 2 % par rapport à l’an dernier.
Commentaires
La seconde moitié de l’année s’est ouverte sur une reprise du PIB réel, bien que modeste, dont le niveau demeure comparable à celui observé à pareille date l’an dernier (graphique).
Les détails mettent en lumière certaines tendances clés de l’économie. Les services publics, qui au Québec sont principalement liés à la production, au transport et à la distribution d’énergie, ont renoué avec une croissance robuste, affichant un cumulatif de 3,4 % en 2025, après quelques reculs au printemps. Le commerce de détail, soutenu par une consommation Lien externe au site. dynamique malgré le pessimisme des ménages, a légèrement fléchi en juillet, et un plafonnement est attendu selon les données de haute fréquence. Du côté des services d’hébergement et de restauration, une reprise est anticipée, soutenue par une saison touristique intérieure Lien externe au site. favorable. Enfin, la croissance limitée des services professionnels semble en cohérence avec les difficultés d’embauche des jeunes, diplômés Lien externe au site. ou non Lien externe au site., qui font les frais d’un marché du travail en pause.
Implications
Un léger rebond était attendu pour l’économie québécoise après la contraction annualisée de 2,4 % observée au deuxième trimestre (-2,3 % PIB par industrie). L’incertitude entourant la politique commerciale américaine persiste et se reflète dans les données partielles d’exportations, ce qui devrait continuer de freiner la croissance économique pendant plusieurs trimestres. Nos prévisions Lien externe au site. publiées la semaine dernière allaient en ce sens, anticipant une reprise modérée pour le reste de l’année (croissance de 0,7 % en 2025), la demande intérieure devant progresser plus lentement après un début d’année vigoureux dans les circonstances.
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