- Sonny Scarfone
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Québec : recul de l’activité économique en février
Faits saillants
- Le PIB réel du Québec s’est replié en février, alors que l’économie a affiché une contraction de 0,5 %, une baisse plus importante que celle observée pour l’ensemble du Canada Lien externe au site. (-0,2 %).
- À l’instar des chiffres observés à l’échelle nationale, le repli de l’activité globale est en bonne partie attribuable à une contraction dans la production des secteurs des biens, notamment l’extraction minière et la construction.
Commentaires
En février, la faiblesse de l’économie québécoise s’est manifestée de manière généralisée à travers la plupart des secteurs, qui ont connu soit un repli, soit une stagnation. Tous les secteurs producteurs de biens ont enregistré un recul, contrastant avec un mois de janvier particulièrement dynamique, marqué par le taux de croissance de la production de biens le plus élevé depuis août 2020.
Pour remettre les choses en perspective, il convient de rappeler qu’en février, la première vague de hausses tarifaires au Canada avait été reportée au début du mois de mars. Dans ce contexte, le recul de la production dans les secteurs de la fabrication, du commerce de gros ainsi que du transport et de l’entreposage apparaît particulièrement malvenu. On aurait pu s’attendre à ce que les entreprises importatrices américaines accélèrent leurs activités afin de devancer l’imposition des nouveaux tarifs. Les chiffres à venir amèneront des précisions à cet égard.
D’autres secteurs des services ont également enregistré un recul marqué, notamment le commerce de détail, les arts, spectacles et loisirs, ainsi que les services d’hébergement et de restauration. La fin du congé de TPS sur plusieurs biens et services au milieu du mois pourrait avoir contribué à ces baisses d’activité. Parmi les secteurs ayant affiché de bonnes performances en février, notons le secteur public ainsi que celui des finances et assurances.
Implications
La faiblesse observée en février dans l’économie québécoise, marquée par des reculs dans les secteurs producteurs de biens et plusieurs segments des services, s’inscrit dans un contexte économique déjà fragilisé. Malgré la relative résilience de certains secteurs, les signaux d’essoufflement se multiplient. Le marché du travail Lien externe au site., en particulier, demeure stagnant depuis plusieurs mois.
Depuis février, la situation s’est quelque peu stabilisée sur le front des tarifs imposés par l’administration américaine. Toutefois, une part importante des dommages est déjà perceptible, notamment en ce qui concerne la confiance des consommateurs et les intentions d’embauche et d’investissement des entreprises. Malgré une révision à la hausse des prévisions économiques, le scénario d’une légère récession au Québec au cours des deuxième et troisième trimestres de 2025 reste plausible (à cet effet, voir nos plus récentes prévisions Lien externe au site.).
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