- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : le secteur privé limite les pertes d’emplois en mars
Faits saillants
- L’emploi a affiché un léger recul pour un deuxième mois de suite au Québec en mars, alors que 4 900 emplois nets ont été retranchés (graphique 1).
- Le taux de chômage a augmenté à 5,7 %. La hausse du taux d’activité, de 64,8 % à 65,0 %, a contribué à cette hausse.
- La croissance des salaires a ralenti, passant à 2,9 % sur un an, un de ses plus faibles taux de croissance depuis la deuxième moitié de 2021. Pour référence, le taux d’inflation au Québec était de 2,0 % en février 2025 (donnée la plus récente).
- Quant aux régions administratives, la hausse du taux de chômage au cours des 12 derniers mois a été la plus prononcée dans le Centre‑du‑Québec (+2,7 points de pourcentage), en Abitibi‑Témiscamingue (+2,3), à Laval (+1,8) et en Mauricie (+1,6).
Commentaires
C’est en mars que les premiers tarifs imposés par l’administration américaine se sont matérialisés. L’emploi, globalement, n’a pas varié de façon significative, mais témoigne d’une décélération pour le premier trimestre de l’année, alors que 7 400 emplois se sont ajoutés (voir le tableau pour l’ensemble des chiffres). Ce chiffre contraste fortement avec les deux trimestres précédents, où la moyenne était de 40 000 emplois par trimestre.
Les détails révèlent différentes perspectives, selon que l'on adopte une vision pessimiste ou optimiste. Dans un premier temps, l’emploi à temps plein est en territoire fortement négatif après un trimestre. Néanmoins, l’emploi dans le secteur privé a continué de progresser pour un huitième mois de suite, indiquant une certaine résilience quant à l’incertitude environnante (graphique 2). C’est le secteur public qui tire l’emploi à la baisse, parallèlement aux efforts de consolidation budgétaire du gouvernement du Québec. Les services d’enseignement et les administrations publiques sont parmi les secteurs ayant affiché un recul en mars.
Implications
Si la guerre tarifaire est passée à un autre niveau ce mercredi, nous constatons que l’emploi s’est généralement bien tenu au Québec au cours du premier trimestre, malgré la très claire décélération par rapport au rythme des derniers mois de 2024. Les indicateurs de confiance des entreprises suggèrent que les choses n’iront pas en s’améliorant.
Ce qui était notre « scénario pessimiste » il y a quelques mois se concrétise malheureusement. Nous anticipons une détérioration significative du marché du travail québécois dans les mois à venir, avec un taux de chômage pouvant atteindre 7 % d'ici la fin de l'année.
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