- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : le marché de l’emploi rebondit dans un contexte d’embauches temporaires
Faits saillants
- Après deux mois de repli, le marché de l’emploi du Québec renoue avec la croissance, alors que 18 300 emplois se sont ajoutés.
- Le taux de chômage a néanmoins augmenté à 6,0 %, atteignant son plus haut niveau depuis juillet 2021. Cette hausse est en partie due à l'augmentation du taux d'activité, qui est passé de 65,0 % à 65,3 %. La hausse du chômage a été notable du côté des individus âgés de 15 à 24 ans, passant de 8,8 % à 10,9 %.
- L’emploi dans le secteur privé a affiché un premier recul depuis juillet 2024 (-5 300). L’emploi dans le secteur public a quant à lui augmenté de 10 800. Comme l’Enquête sur la population active a été menée la semaine du vote par anticipation pour la dernière élection fédérale, une partie de ces emplois sont de nature temporaire.
- Quant aux régions administratives, une hausse du taux de chômage s’est observée au cours des 12 derniers mois dans l’ensemble des régions administratives, exceptions faites de l’Estrie, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec. La hausse la plus prononcée est en Abitibi-Témiscamingue (+2,5 points de pourcentage), en Mauricie (+2,4), et au Centre-du-Québec (+2,0).
Commentaires
L’Enquête sur la population active a été menée la semaine du 13 avril, soit deux semaines après « le jour de la libération » et alors que les Canadiens s’apprêtaient à voter par anticipation (plus du quart des électeurs se sont prévalus de cette option).
Bref, c’était à la fois un peu tôt pour constater l’impact des annonces de la Maison-Blanche, mais les chiffres sont aussi affectés par des hausses d’emplois temporaires en raison des élections.
La composition des emplois avait autrement du bon et du moins bon. Les emplois à temps plein ont contribué à la hausse générale, mais le secteur privé présentait un recul au profit des travailleurs autonomes, signe habituel d’un marché du travail montrant peu de dynamisme. Le nombre d’heures travaillées a aussi chuté, affichant la baisse la plus prononcée en variation annuelle depuis la pandémie. La hausse des salaires s’est légèrement accélérée en avril, passant à 3,0 %, comparativement à un taux d’inflation de 1,9 % en mars (plus récente donnée).
Implications
Le rebond de l’emploi en avril contraste certainement avec l’incertitude ambiante, mais une fois que l’on tient compte de la nature temporaire de plusieurs des emplois publics ajoutés, force est de constater que nous faisons affaire à un marché de l’emploi pratiquement au neutre (création nette de 3 400 emplois hors administrations publiques).
Les prochains mois fourniront davantage d’indices quant à sa direction. Les tensions commerciales avec les États-Unis commencent à se manifester dans les secteurs attendus : la fabrication a perdu en avril 7 900 emplois et le commerce de gros et de détail a affiché un repli de 11 600 postes.
Nous continuons de prévoir un taux de chômage qui augmentera au cours de l’année, pour s’approcher des 7 % au dernier trimestre de 2025.
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