- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : forte réduction du taux d’activité en juillet
Faits saillants
- En juillet, le marché de l’emploi au Québec a enregistré une perte nette de 15 000 postes, effaçant une partie des gains réalisés le mois précédent (+23 400).
- Malgré la baisse de l’emploi, le taux de chômage a reculé de façon notable, passant de 6,3 % à 5,5 %, retrouvant ainsi son niveau du début de l’année 2025. Ce repli s’explique principalement par une diminution marquée du taux d’activité, qui s’est établi à 64,6 %.
- Les pertes d’emplois ont été concentrées dans les postes à temps partiel, réparties à parts presque égales entre le secteur privé et le travail autonome.
- Du côté sectoriel, la construction et l’éducation ont enregistré des hausses notables, tandis que les soins de santé ainsi que le secteur de l’information et de la culture ont connu des replis. Le secteur manufacturier, pour sa part, a subi une cinquième baisse en six mois, avec une perte de 5 000 emplois en juillet, portant le recul cumulatif à 10 200 depuis le début de l’année.
- Sur le plan régional, la moitié des régions du Québec affichent un taux de chômage supérieur à celui de l’an dernier. Les hausses sont particulièrement marquées dans des régions manufacturières ou riches en ressources naturelles, comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean (+1,4 point), l’Abitibi‑Témiscamingue (+1,2) et la Mauricie (+1,1). Le taux de chômage y demeure néanmoins sous les 5 %.
Commentaires
Malgré le recul observé en juillet, le marché du travail québécois reste relativement solide dans une année marquée par de nombreux soubresauts. Depuis janvier, la création nette d’emplois atteint 17 100. Cela dit, cette croissance est portée par les postes à temps partiel, ce qui limite l’augmentation des heures travaillées, en hausse de seulement 0,8 % en variation annualisée.
Même si nous n’assistons pas à des vagues de licenciements, les employeurs restent sur leurs gardes. Marqués par les pénuries de main-d’œuvre des dernières années, ils hésitent à réduire leurs effectifs, préférant ralentir les embauches. Ce climat de prudence freine surtout l’entrée des jeunes sur le marché du travail. Dans une note Lien externe au site. publiée la semaine dernière, nous soulignions qu’à ce jour cet été, les étudiants âgés de 20 à 24 ans au Canada faisaient face au taux de chômage hors pandémie le plus élevé depuis la sortie de la récession du début des années 1990.
Dans ce même ordre d’idées, on constate que le marché du travail québécois demeure relativement vigoureux pour les travailleurs dans la force de l’âge (25 à 54 ans), avec un taux de chômage autour de 4 %. En revanche, la situation est nettement plus difficile pour les jeunes, dont le taux de chômage reste au‑dessus de 10 % depuis le début des turbulences économiques en cours (voir graphique 2).
Implications
L’incertitude persiste quant à l’avenir des relations commerciales avec les États‑Unis, en l’absence d’une nouvelle entente formelle. Tant que des précisions ne seront pas apportées sur le cadre futur des échanges, il sera difficile de raviver la confiance des entreprises et de relancer les embauches.
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