- Sonny Scarfone
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Québec : recul du chômage en octobre, porté par une baisse de la population active
Faits saillants
- Le Québec a ajouté 11 500 emplois en octobre, effaçant les pertes de septembre (-4 700). Depuis janvier, la création nette atteint 31 400 postes (graphique 1).
- Le taux de chômage a reculé de 5,7 % à 5,3 %, le plus bas au pays. Ce recul s’explique également par une diminution de la population active (-10 700). Il s’agit du plus faible taux observé en 2025, à égalité avec février, et représente un creux remontant à mai 2024.
- L’emploi à temps plein a diminué de 8 700 postes en octobre et affiche un recul de 15 700 depuis le début de l’année. En revanche, l’emploi privé a progressé de 17 500 postes, portant son solde annuel à +4 100.
- Les secteurs de la finance, du commerce gros et de détail et des services d’enseignement ont connu des hausses marquées. À l’inverse, les services d’hébergement et de restauration, les services professionnels et les administrations publiques ont enregistré les plus fortes baisses (tableau 1). La fabrication poursuit sa remontée avec un troisième mois consécutif en hausse (+4 000), pour un solde annuel de +3 600.
- Le taux de chômage reste plus élevé dans les grands centres urbains : Montréal (8,0 %), Outaouais (7,6 %) et Laval (6,9 %). Pour Montréal, il s’agit toutefois d’un recul notable par rapport au sommet de 9,4 % enregistré en août. À l’opposé, une dizaine de régions affichent des taux inférieurs à 4,5 %, en particulier les régions manufacturières et axées sur les ressources comme Chaudière‑Appalaches (3,0 %), le Centre‑du‑Québec (3,6 %) et le Saguenay–Lac‑Saint‑Jean (3,9 %).
Commentaires
Les premières données du quatrième trimestre suggèrent un certain dynamisme au Québec. Bien que l’emploi à temps plein demeure un point faible, la résilience du marché du travail se manifeste à travers les régions et les secteurs. La croissance des salaires est restée soutenue, atteignant 4,3 % sur un an, soit son rythme le plus élevé en 12 mois. Ce dynamisme pourrait s’expliquer par la stagnation de la population des 15 ans et plus (+400 en octobre), une population active inchangée depuis le début de l’année, et une progression de l’emploi qui continue de surpasser les gains démographiques depuis 2022 (graphique 2). Cela indique que, dans le contexte d’incertitude actuel, ce sont les contraintes du côté de l’offre de main-d’œuvre qui freinent davantage les gains économiques, plutôt que la faiblesse de la demande, du moins à l’extérieur des régions plus urbaines du Québec.
Implications
Il y a bien peu à redire sur les statistiques publiées ce matin. La vigueur du marché du travail concorde avec notre lecture selon laquelle l’économie québécoise a renoué avec la croissance au second semestre, évitant ainsi une récession technique.
Globalement, la réduction des pressions démographiques semble s’être bien synchronisée avec le ralentissement économique, ce qui a contribué à limiter les tensions sur le taux de chômage. Avec la majorité des régions évoluant toujours en situation de plein emploi, les nouvelles cibles d’immigration permanente annoncées cette semaine par le gouvernement provincial apparaissent cohérentes avec une réalité où les besoins de main-d’œuvre seront difficiles à combler dans bien des régions du Québec.
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