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Nouvelles économiques

Québec : le portrait de l’emploi en mai est moins sévère que prévu

6 juin 2025
Sonny Scarfone
Économiste principal

Faits saillants

  • Le marché de l’emploi du Québec a affiché un recul de 17 000 emplois en mai, effaçant presque entièrement les gains d’avril.
  • Le taux de chômage a néanmoins reculé, passant de 6,0 % à 5,8 %. Le tout s’explique par une contraction du taux d’activité, qui a chuté de 0,4 point de pourcentage à 64,9 %.
  • Dans un environnement économique difficile, certains indicateurs se révèlent encourageants. L’emploi à temps plein a affiché une croissance robuste, tandis que le secteur privé a effacé les pertes enregistrées en avril. Ce dernier fait d’ailleurs preuve d’une résilience notable en 2025, avec une création nette de près de 25 000 emplois à ce jour. Les heures travaillées ont également crû par rapport à mai 2024.
  • Sur le plan régional, la majorité des régions administratives affichent une situation moins favorable qu’à pareille date l’an dernier. La hausse du taux de chômage est particulièrement marquée dans des régions à plus forte composante manufacturière ou riches en ressources naturelles, comme le Saguenay–Lac‑Saint‑Jean (+2,2 points de pourcentage) et la Mauricie (+2,0 points de pourcentage).

Commentaires

Le recul de l’emploi n’est pas surprenant dans la mesure où une bonne partie du bilan positif du mois dernier était attribuable à l’embauche de travailleurs temporaires dans le cadre du déroulement de l’élection fédérale. Les détails étaient autrement positifs et font que le bilan d’aujourd’hui surpasse les attentes.

 

En ce qui concerne les conséquences de la guerre commerciale en cours, on note un quatrième recul consécutif de l’emploi dans le secteur de la fabrication, avec une perte cumulative de près de 10 000 postes depuis le début de 2025. Des signaux quantitatifs confirment le ralentissement à l’œuvre, notamment la forte baisse des exportations canadiennes vers les États‑Unis observée en avril Lien externe au site.. Ces pressions externes continueront de poser d’importants défis pour certaines industries.

 

Le secteur de la construction a également enregistré des pertes d’emplois importantes. Cette tendance survient alors que l’industrie est appelée à jouer un rôle clé dans la réalisation des projets d’infrastructure annoncés, ainsi que pour répondre aux besoins importants du secteur résidentiel. Ainsi, la faiblesse de l’emploi ne devrait pas durer dans ce secteur, qui au Québec surpasse la tendance nationale.

Le relâchement en cours des tensions sur le marché du travail se traduit par une modération des pressions salariales. En mai, les salaires ont progressé de 2,6 % sur un an, soit leur rythme le plus faible en près de quatre ans.

Implications

Globalement, les chiffres publiés aujourd’hui indiquent un marché du travail plus résilient qu’anticipé. Le ralentissement économique commence à se faire sentir dans certains secteurs, mais la solidité de plusieurs indicateurs témoigne d’une certaine stabilité, indiquant une diffusion limitée du choc ailleurs dans l’économie. Il reste à voir si les inquiétudes et incertitudes exprimées par la population se traduiront par un affaiblissement plus marqué qu’à ce jour dans les secteurs des services. Les nouvelles économiques demeurent après tout volatiles, comme en témoigne la récente hausse des tarifs sur l’acier et l’aluminium.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.