- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : le marché de l’emploi fait du surplace en septembre
Faits saillants
- En septembre, le marché de l’emploi québécois a perdu 4 700 postes, effaçant une partie des gains d’août. Depuis le début de l’année, la création nette d’emplois au Québec atteint 19 900 (tableau 1).
- Le taux de chômage a reculé, passant de 6,0 % en août à 5,7 % en septembre, le plus faible au pays. Cette baisse s’explique par le recul de la population active.
- L’emploi à temps plein a progressé de 21 400, compensant les pertes de l’été, mais l’embauche dans le secteur privé a chuté de 42 300 postes, sa plus forte baisse depuis janvier 2022.
- Sur le plan sectoriel, les variations sont restées limitées, signe de prudence des entreprises. Les meilleurs gains proviennent des soins de santé et du transport et entreposage. À l’inverse, les services d’enseignement, les services aux entreprises, la construction et l’hébergement et la restauration affichaient les plus fortes baisses. La fabrication est demeurée stable (+2 000), portant son bilan annuel à -400.
- Sur le plan régional, le taux de chômage demeurait supérieur à la moyenne provinciale dans les régions urbaines de Montréal (8,6 %), de l’Outaouais (7,6 %) et de Laval (6,6 %). À l’inverse, il restait inférieur à 4 % dans des régions à forte concentration manufacturière ou axées sur les ressources, comme le Centre‑du‑Québec (3,3 %), Chaudière‑Appalaches (3,4 %) et le
Saguenay–Lac‑Saint‑Jean (3,8 %).
Commentaires
Dans un contexte où le PIB réel du Québec a connu au deuxième trimestre son plus fort recul Lien externe au site. hors pandémie depuis 2009, l’ajout cumulatif de 20 000 emplois en 2025, même si à temps partiel, demeure encourageant. Compte tenu de la stagnation démographique, la baisse des heures travaillées sur un an (-0,6 %) n’est pas alarmante. La stabilité observée dans la fabrication va dans le même sens. Après avoir peiné à recruter ces dernières années, les entreprises semblent redoubler d’efforts pour retenir leur main‑d’œuvre malgré le contexte d’incertitude.
Pour sa part, la croissance des salaires demeure soutenue, atteignant 3,9 % sur un an. Combinée à la bonne tenue de l’emploi, cette progression confirme ce que nous soulignions la semaine dernière Lien externe au site. : les revenus tirés de l’impôt sur le revenu restent suffisants pour maintenir le gouvernement sur la voie de ses cibles budgétaires, voire réduire le déficit si la tendance se poursuit. Alors que l’équilibre budgétaire est visé d’ici 2029‑2030, toute amélioration des revenus contribue à limiter la pression future sur les services publics, particulièrement en santé, où les besoins continueront de croître avec le vieillissement de la population.
Implications
Bien que le marché du travail soit moins tendu qu’en 2022 et en 2023, la disponibilité de la main‑d’œuvre demeure inégale à travers la province. Dans les régions où le taux de chômage est particulièrement faible, les taux de postes vacants demeurent plus élevés que ceux qui avaient cours avant la pandémie (graphique 2). Cette réalité continuera d’influencer les perspectives économiques régionales au cours des prochaines années.
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