- Randall Bartlett, économiste en chef adjoint • Sonny Scarfone, économiste principal • Samuel Turcotte, analyste
Perspectives économiques provinciales : des bonnes nouvelles, des mauvaises nouvelles et des nuages noirs
L’année a été difficile pour le Canada et ses provinces. Toutefois, malgré la volatilité et l’incertitude économiques, nous avons relevé nos perspectives de croissance du PIB réel pour 2025 et 2026 à l’échelle nationale et dans le centre du Canada, plus particulièrement en Ontario et au Manitoba. Et bien que nous ayons revu à la baisse nos prévisions de croissance pour les provinces productrices d’énergie en 2025 – soit l’Alberta et la Saskatchewan – par rapport à ce qu’elles étaient en juin, nous nous attendons maintenant à ce que toutes les provinces affichent une croissance du PIB réel plus élevée l’an prochain.
Les meilleures perspectives de croissance ne sont qu’une partie des bonnes nouvelles. Elles s’expliquent par un taux tarifaire effectif plus faible que précédemment attendu sur les importations américaines en provenance du Canada, auquel s’ajoute une amélioration des perspectives de l’économie américaine. L’élimination des tarifs de représailles sur de nombreuses importations en provenance des États-Unis contribuera également à soutenir la croissance en faisant baisser les prix et en offrant un répit aux ménages ainsi qu’aux entreprises. Une réduction généralisée des barrières commerciales intérieures ne nuira pas non plus. Les taux d’intérêt plus faibles qui en résulteront donneront également un coup de pouce à l’activité économique.
Maintenant, les mauvaises nouvelles. Malgré la baisse des tarifs à l’importation et des taux d’intérêt, le marché canadien de l’habitation est sur le respirateur artificiel, surtout dans les provinces les plus inabordables, soit l’Ontario et la Colombie-Britannique. Dans ces régions, les retards de paiements hypothécaires connaissent une augmentation marquée et les préventes de copropriétés sont dans les bas-fonds. Parallèlement, les loyers diminuent rapidement tandis que l’offre de location s’accélère. Cela pourrait s’expliquer en partie par le brusque renversement de tendance dans les admissions de résidents non permanents, un phénomène qui devrait se poursuivre, voire s’accélérer jusqu’en 2026.
Cela nous amène aux nuages noirs, qui tiennent davantage aux risques liés aux perspectives qu’à la réalité immédiate. À l’approche du renouvellement de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) en 2026, il existe un risque important de voir l’administration américaine relever à nouveau les droits de douane sur les exportations canadiennes, comme en 2025. L’administration a adopté cette approche récemment avec les produits pharmaceutiques. Cependant, les gouvernements provinciaux se sont préparés à cette éventualité en faisant preuve de prudence dans leur planification budgétaire et en prévoyant des mesures pour faire face aux chocs commerciaux. Ils sont donc bien placés pour affronter la tempête.
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