Changement de vitesse : le secteur manufacturier ontarien à l’ère des turbulences tarifaires

La puissance manufacturière nationale qu’est l’Ontario est particulièrement vulnérable aux tarifs douaniers américains mouvants et à l’incertitude qui en découle. Les secteurs manufacturiers de l’automobile et de la première transformation des métaux sont les plus exposés, mais des répercussions sont attendues dans l’écosystème entrepreneurial plus large.

L’intensité en capital et la concentration géographique du secteur de l’automobile le rendent particulièrement vulnérable à des tarifs prolongés. Dans un contexte d’incertitude tarifaire et de baisse de la demande, certains constructeurs automobiles ont déjà annoncé des fermetures temporaires et des mises à pied dans les usines de montage de la province. On peut s’attendre à d’autres pertes d’emplois dans les prochains mois.

Bien que le contexte commercial actuel pose des défis importants, la modernisation et la diversification offrent des occasions à long terme. Une plus grande adoption des technologies de fabrication de pointe est prometteuse et pourrait améliorer la productivité au Canada, qui est peu reluisante à l’heure actuelle. Toutes choses étant égales par ailleurs, une croissance annuelle de la productivité du travail de 1,0 point de pourcentage supplémentaire dans l’industrie manufacturière de l’Ontario stimulerait la croissance globale de la productivité dans le secteur des entreprises au Canada de 0,06 point de pourcentage.

Accroître le commerce interprovincial et diversifier les marchés d’exportation peuvent renforcer la résilience, mais les progrès ont été inégaux d’un secteur à l’autre et modérés au fil du temps. Les secteurs des produits informatiques et électroniques ainsi que de l’aéronautique, qui ont accru la diversité internationale de leur clientèle, constituent des exemples encourageants. 

Même avec le soutien de politiques publiques avisées, la transition commerciale et économique ne sera pas sans douleur en Ontario, car la diversification est un travail de longue haleine et la capacité de production ne peut être réaffectée rapidement sans pertes d’emplois et de capitaux.