- Hendrix Vachon
Économiste principal
La BCE réduit ses taux directeurs de 25 points et publie des prévisions un peu plus pessimistes
Banque Centrale européenne
- Le Conseil des gouverneurs a décidé d’abaisser les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 25 points de base. Le taux de la facilité de dépôt sera ramené à 3,00 %. Les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal seront respectivement abaissés à 3,15 % et à 3,40 %.
- Le Conseil des gouverneurs ne mentionne plus que les taux d’intérêt directeurs devront être maintenus à un niveau suffisamment restrictif, aussi longtemps que nécessaire, pour atteindre l’objectif d’inflation.
- Les prévisions d’inflation ont été réduites de 0,1 % pour les années 2024 et 2025. L’inflation globale s’établirait en moyenne à 2,4 % en 2024, 2,1 % en 2025, 1,9 % en 2026 et 2,1 % en 2027.
- Excluant l’énergie et les produits alimentaires, les projections d’inflation s’élèvent à 2,9 % pour 2024, 2,3 % pour 2025 et à 1,9 % pour les années 2026 et 2027. Par rapport aux prévisions de septembre, seule la prévision pour 2026 a été réduite de 0,1 %.
- La BCE prévoit une croissance économique de 0,7 % en 2024, 1,1 % en 2025, 1,4 % en 2026 et 1,3 % en 2027. Les prévisions de croissance économique ont été réduites de 0,1 % pour les années 2024 et 2026. La prévision a été réduite de 0,2 % pour l’année 2025.
Commentaires
Le contexte économique et financier s’est détérioré en zone euro et cela s’est reflété sur les prévisions de la BCE. Cette dernière est à la fois un peu plus pessimiste sur la croissance économique et sur l’inflation. Elle n’a surpris personne en retirant de son communiqué de presse la mention selon laquelle les taux d’intérêt devront être maintenus à un niveau suffisamment restrictif, aussi longtemps que nécessaire.
Il y a tout de même encore des risques à la hausse sur l’inflation. Notamment, la progression des salaires demeure préoccupante (graphique 1). Cela pourrait encore limiter la diminution de l’inflation dans le secteur des services. La BCE voit toutefois des signes de ralentissement dans le marché du travail, ce qui devrait se traduire par une progression plus faible des salaires en 2025. Elle estime également que les entreprises disposent d’une marge de manœuvre pour absorber les augmentations de salaire à même leurs profits. La BCE mise aussi sur une hausse des gains de productivité pour limiter l’effet inflationniste des salaires.
Christine Lagarde a mentionné que des discussions avaient porté sur la possibilité d’une baisse de taux de 50 points de base plutôt que de 25. Finalement, cette option n’a pas été retenue, ce qui peut témoigner d’une volonté de procéder avec un assouplissement graduel de la politique monétaire pour mieux gérer les risques à la hausse et à la baisse sur l’économie et l’inflation. La BCE ne s’est pas non plus commise sur les prochaines décisions de politique monétaire. On sent quand même qu’il y a de la place pour d’autres baisses de taux. Elle juge que la politique monétaire actuelle demeure restrictive, mais comme elle indique en même temps qu’une politique restrictive n’est plus nécessaire, on comprend qu’il y aura d’autres baisses de taux d’intérêt. Fait à mentionner, ses nouvelles prévisions économiques n’incluent pas une accentuation des tensions commerciales. C’est cependant un risque économique baissier que la BCE devra gérer dans ses futures décisions.
Implications
La poursuite de l’assouplissement monétaire en zone euro n’est pas une surprise. La plupart des indicateurs pointaient dans cette direction. Nous misons sur plusieurs baisses de taux d’intérêt en 2025 afin de ramener les taux directeurs à des niveaux permettant de ne plus nuire à l’économie de la zone euro et même de la soutenir légèrement.
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