États-Unis : ralentissement de la croissance des ventes au détail et baisse de la fabrication en avril

Après le fort bond des ventes au détail en mars, en partie provoqué par un devancement d’achats en lien avec l’imposition de tarifs douaniers, on pouvait appréhender un possible ressac pour le mois d’avril. Certes, la croissance a ralenti, mais, dans les circonstances, le gain de 0,1 % reste appréciable et conserve un acquis de croissance positif pour le deuxième trimestre.

Cela dit, la variation mensuelle des ventes est très inégale parmi les types de détaillants. Certains des secteurs qui avaient très bien performé en mars ont connu un mois d’avril plus difficile. C’est le cas avant tout des concessionnaires automobiles, mais aussi des pharmacies, des magasins associés aux loisirs, des boutiques de vêtements et de la catégorie « autres ».

On sent que l’effet de devancement était encore présent en avril. Les marchandises écoulées étaient sans doute arrivées aux États‑Unis avant de faire face aux nouveaux tarifs et, surtout, aux taux exorbitants temporairement en place entre les États‑Unis et la Chine. En ce sens, le deuxième trimestre est parti du bon pied, mais il reste à voir comment se passera la suite du printemps. Les mouvements liés aux tarifs et la faible confiance des consommateurs pourraient amener davantage de difficultés.

Si la production industrielle a réussi à se maintenir en avril, c’est surtout grâce à un fort rebond de la production d’énergie. De son côté, la production manufacturière a subi sa première baisse mensuelle significative depuis octobre 2024. On remarque entre autres des diminutions de la fabrication d’automobiles, d’aliments et de produits pétrochimiques. Comme ce sont tous des secteurs qui dépendent souvent d’intrants provenant de l’étranger, on peut y voir un premier signe des difficultés que la guerre commerciale apporte aux manufacturiers américains.

La baisse des tensions commerciales entre la Chine et les États‑Unis pourrait permettre d’éviter beaucoup de dégâts. Toutefois, on s’attend quand même à ce que les indicateurs de la consommation et de la production se dégradent considérablement en mai. Ainsi, le trimestre en cours devrait, dans son ensemble, afficher plus de faiblesses que ce que nous montrent les résultats d’avril publiés aujourd’hui.