Les freins à la réindustrialisation américaine

« L’Amérique redeviendra un pays manufacturier. » Cette affirmation du président Donald Trump tirée de son discours d’investiture Lien externe au site. est un programme en soi. Elle suppose d’une part que les États‑Unis ne sont plus vraiment une nation manufacturière et, d’autre part, qu’ils pourront renverser la tendance de long terme en stoppant l’élan de mondialisation des 75 dernières années et fabriquer à nouveau la multitude de produits que consomment et utilisent les Américains. Pour ce faire, l’administration Trump table sur une stratégie en trois points qu’elle a déjà commencé à mettre en place : des tarifs douaniers assez élevés pour forcer un rapatriement de la production, une déréglementation qui favoriserait les producteurs ainsi qu’une baisse marquée des prix de l’énergie. Ce Point de vue économique met en lumière les principales contraintes à un véritable essor du secteur manufacturier américain. On peut douter de l’efficacité de la stratégie de la Maison‑Blanche alors que la politique commerciale chaotique nuira probablement à l’investissement, que la main-d’œuvre disponible pourrait se faire rare, qu’il y a de nombreux obstacles à fournir à bas coût toute l’énergie nécessaire et que les sources de financement pourraient être limitées. Il y a un réel risque que les politiques mises en œuvre par la Maison‑Blanche ne permettent pas une véritable réindustrialisation américaine, mais qu’elles entraînent tout de même des conséquences négatives pour l’économie.