- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : l’inflation de base s’accélère un peu
Faits saillants
- L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,2 % en juillet, après une croissance de 0,3 % en juin. Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base a crû de 0,3 % en juillet, après une hausse de 0,2 % en juin.
- La variation annuelle de l’IPC total est demeurée à 2,7 %. L’inflation de base s’est accélérée pour passer de 2,9 % à 3,1 %.
Commentaires
Somme toute, l’inflation totale est demeurée stable en juillet, et ce, après une accélération en juin qui était surtout causée par une hausse des prix de l’énergie. Ceux-ci ont d’ailleurs diminué le mois dernier, notamment du côté de l’essence. Conjugué à une stagnation des prix des aliments, cela a permis de ralentir la croissance mensuelle de l’IPC total en juillet et de stabiliser sa variation annuelle.
La situation est tout autre pour l’IPC de base qui exclut les aliments et l’énergie. Du côté des biens, on remarque une deuxième hausse mensuelle consécutive de 0,2 %. Cela ne semble pas très extraordinaire mais contraste tout de même avec la stabilité des prix des mois précédents (moyenne mensuelle de 0,0 % de juin 2024 à mai 2025).
Cela dit, il est encore difficile de voir clairement les effets nets de la politique commerciale de l’administration Trump. Certaines pressions se remarquent, mais d’autres prix ont diminué sous l’effet retardé des baisses de tarifs envers les importations en provenance de la Chine. On remarque surtout la première hausse mensuelle de prix des automobiles d’occasion depuis février dernier, un bien peu sujet aux tarifs.
Quant aux services excluant l’énergie, la croissance de 0,4 % en juillet est la plus élevée depuis janvier. Les hausses de prix sont demeurées stables du côté du logement, mais on observe davantage de pressions haussières dans les services de transport et au sein des services médicaux. Le coût des tarifs aériens a bondi (+4,0 % m/m), mais ceux liés à l’hôtellerie ont à nouveau diminué. Dans l’ensemble, les variations mensuelles sur trois mois et sur un an des prix des services excluant l’énergie et les logements se sont toutes accélérées en juillet.
L’inflation américaine présente donc du chaud comme du froid. Il est clair que certaines pressions haussières sur les prix demeurent en place, mais les craintes d’une forte poussée inflationniste provoquée par les hausses de tarifs douaniers ne se sont pas concrétisées jusqu’à maintenant. Peut-être que les effets sont plus retardés qu’anticipé ou que l’économie américaine nous présente à nouveau sa grande capacité d’adaptation. Les conséquences prochaines des nouvelles mesures tarifaires récemment décrétées restent cependant à surveiller de près, tout comme les pressions grandissantes sur les services.
Implications
L’accélération de l’inflation de base n’est pas encore dramatique, mais c’est tout de même un pas dans le mauvais sens. Cela compliquera un peu plus la tâche de la Réserve fédérale, qui doit aussi prendre en compte le ralentissement du marché du travail, tout en subissant les pressions du président Trump.
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