États-Unis : les embauches se font moins nombreuses au sein du secteur privé

Le rythme des embauches tient bon aux États‑Unis. Encore une fois, la croissance mensuelle de l’emploi selon l’enquête auprès des entreprises a été supérieure aux attentes du consensus, qui tablait sur une création nette de 106 000 emplois.

Il faut toutefois souligner que la surprise provient essentiellement d’un seul secteur : la fonction publique. Il s’est créé 73 000 emplois au sein des gouvernements en juin, la plus forte performance depuis mars 2024. Est‑ce que ça veut dire que les coupes au sein de l’appareil gouvernemental fédéral sont terminées? Non. Il s’y est tout de même perdu 7 000 emplois en juin. Les gains proviennent exclusivement des États et localités, notamment dans le secteur de l’éducation (+63 500 emplois). Cela pourrait venir des processus de désaisonnalisation des données ou du fait que, sans ajustement, il y a eu moins de suppressions de postes en cette fin d’année scolaire.

La croissance de l’emploi au sein du secteur privé s’est donc avérée plutôt faible en juin avec seulement 74 000 nouveaux travailleurs. Il s’agit de la plus modeste performance depuis octobre 2024 (alors touchée par une grève dans le secteur aéronautique et des ouragans). C’est aussi en deçà des attentes du consensus. On observe même des pertes nettes du côté des ressources, au sein du secteur manufacturier, chez les grossistes, dans les services de transport de marchandises, au sein des services professionnels et dans les « autres services ». Seulement 49,6 % des 250 secteurs répertoriés ont enregistré une croissance mensuelle de l’emploi en juin, une baisse nette par rapport à une moyenne de 53,3 % au cours des 12 mois précédents.

L’enquête auprès des ménages continue de se montrer volatile. Après une chute de l’emploi selon cette enquête en mai, celle‑ci montre maintenant un gain de 93 000 travailleurs. Elle affiche aussi une autre diminution de la population active et du taux de participation. Cela explique en grande partie cette première baisse du taux de chômage depuis janvier. On peut se demander si la politique migratoire de l’administration Trump ne commence pas à avoir un effet sur les résultats de cette enquête.

Somme toute, le marché du travail américain demeure relativement résilient. Toutefois, certaines fissures commencent à apparaître. Il faudra notamment voir si le ralentissement du côté du secteur privé s’amplifiera au cours des prochains mois. Dans un tel cas, cela mettrait la place à des baisses de taux directeurs à la fin de l’été.