- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : le marché du travail tient bon
Faits saillants
- L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 177 000 embauches nettes en avril, après des gains de 185 000 en mars (révisé de 228 000) et de 102 000 en février (révisé de 117 000).
- Le salaire horaire moyen a légèrement ralenti avec un gain mensuel de 0,2 %, après une croissance de 0,3 % en mars. Sa variation annuelle est demeurée à 3,8 %.
- Le taux de chômage est resté à 4,2 % en avril.
Commentaires
Alors que l’inquiétude et l’incertitude pèsent sur les marchés et la confiance, l’économie américaine avait encore un certain élan en avril. Le gain de 177 000 emplois est d’ailleurs plus élevé que les 138 000 embauches prévues par le consensus. Il faut toutefois mettre un certain bémol, car les révisions des résultats des deux mois précédents sont nettement négatives et retranchent 58 000 postes par rapport au portrait publié au début d’avril. Cela dit, même après les révisions, la croissance de l’emploi s’est montrée plus forte en avril et en mars (moyenne de 181 000) qu’au cours des deux premiers mois de 2025 (moyenne de 106 500), mais c’est moins qu’en novembre et en décembre 2024 (moyenne de 292 000).
On note que 54,6 % des 250 secteurs répertoriés ont enregistré une hausse du nombre de travailleurs, soit légèrement au-dessus des 54,0 % de mars. On observe de légères baisses du nombre de travailleurs dans le secteur manufacturier (notamment la fabrication automobile), le commerce de détail et au sein du gouvernement fédéral.
La stabilité du taux de chômage entre les mois de mars et d’avril cache une très bonne performance de l’emploi selon l'enquête auprès des ménages. La croissance de la population active a cependant été un peu plus forte, ce qui explique la stabilité du taux de chômage. Rappelons que l’enquête auprès des ménages est bien plus volatile que celle auprès des entreprises et que les mouvements mensuels sont à prendre avec des pincettes.
Le marché du travail se montrait donc encore résilient durant la deuxième semaine d’avril (période des enquêtes). Est-ce que ce sera toujours le cas en mai et par la suite? Cela reste à voir. Les demandes hebdomadaires d’assurance-chômage ont à peine commencé à augmenter au cours des deux dernières semaines et elles demeurent relativement basses. Cependant, on sent que la guerre commerciale préoccupe beaucoup les entreprises et mine la confiance des ménages; un cocktail pas très positif pour les perspectives d’embauches. La création d’emplois devrait donc ralentir au cours des prochains mois et des pertes nettes pourraient survenir plus tard dans l’année.
Implications
Encore une fois, le marché du travail américain affiche une certaine résilience. Cela devrait inciter la Réserve fédérale à rester sur la ligne de touche à sa réunion de la semaine prochaine. Il reste maintenant à voir si des faiblesses au sein de l’emploi et de l’économie réelle en général se manifesteront d’ici la réunion de juin.
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