- Marc-Antoine Dumont
Économiste senior
Chine : une forte progression du PIB réel en début d’année
Faits saillants
- La croissance du PIB réel chinois au premier trimestre de 2025 a été de 1,2 % (non annualisée), après un gain de 1,6 % au trimestre précédent. En variation annuelle, la hausse a été de 5,4 % à l’hiver 2025.
- La production industrielle a augmenté de 7,7 % par rapport à mars 2024.
Commentaires
Conformément à nos attentes, le PIB réel chinois a connu une forte croissance en début d’année attribuable à un devancement de l’activité économique afin d’éviter les hausses de tarifs. Cela est illustré par un bond des exportations de 12,7 % (en variation annuelle) en mars et par un gain annuel de 7,7 % de la production industrielle. Toutefois, ce rythme de croissance est probablement insoutenable à plus long terme tandis que le tarif effectif américain sur les importations totales en provenance de la Chine atteint maintenant 94,3 %. Dans un contexte où environ 16 % des exportations chinoises sont destinées aux États‑Unis, le découplage des deux plus importantes économies nuira inévitablement à la croissance du PIB réel dans les deux pays. Parmi les premiers signes avant‑coureurs de cette éventuelle décélération se trouvent en mars la baisse en variation annuelle de 4,5 % des importations chinoises ainsi que le recul des indices PMI d’anticipation d’activité.
Du côté de la demande intérieure, qui est freinée depuis plusieurs années par la crise immobilière et par une confiance très faible, la situation semble s’améliorer. Un début de stabilisation du prix des maisons ainsi que la bonne progression des ventes au détail en mars pourraient s’avérer être d’importants atouts en pleine guerre commerciale.
Implications
La forte progression du PIB réel chinois risque d’être éphémère alors que les effets du devancement de l’activité économique s’estomperont et que les conséquences de la guerre commerciale se feront sentir. Cela se passe à un moment particulièrement délicat pour la Chine, alors que la demande intérieure montre enfin des signes de redressement. Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que le gouvernement central mette de l’avant de nouvelles mesures de relance. Toutefois, les contraintes financières dues à l’endettement élevé du gouvernement ne permettront pas le déploiement d’un « bazooka », à l’image des mesures de soutien lors de la crise financière de 2008.
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