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Nouvelles économiques

Les voyageurs canadiens ont continué de bouder les États-Unis en septembre 2025

20 novembre 2025
Kari Norman
Économiste

Faits saillants

  • Le nombre de résidents canadiens revenant de voyages aux États‑Unis a chuté de 30,9 % en glissement annuel en septembre 2025, tandis que le nombre de voyages au Canada effectués par des résidents américains a reculé de 2,6 %.
  • Parallèlement, le nombre de résidents canadiens revenant de voyages outre-mer a augmenté de 5,7 % sur un an en septembre, alors que le nombre de voyages au Canada par des résidents d’outre-mer a progressé de 7,4 %. Voir le tableau 1 pour plus de détails.

Commentaires

Le mois de septembre 2025 marque la fin d’une période estivale de trois mois durant laquelle davantage d’Américains ont visité le Canada que de Canadiens ont franchi la frontière vers le sud. La dernière fois qu’un tel phénomène s’est produit hors pandémie remonte à juin 2006. Depuis le début de l’année, le nombre de Canadiens revenant de voyages aux États‑Unis a plongé de plus de 25 %, alors que les visites en provenance des États‑Unis n’ont fléchi que de 6 %. Au total, 468 000 visiteurs américains de moins sont venus au Canada cette année par rapport à la même période l’an dernier, mais cette baisse a été largement compensée par 318 000 visiteurs supplémentaires en provenance d’outre-mer.

 

Le recul marqué des déplacements canadiens s’est concentré dans les excursions d’une journée (graphique 1, droite). La forte diminution des voyages des résidents canadiens aux États‑Unis, particulièrement en voiture, suggère possiblement un changement des habitudes en matière de déplacements et un regain du mouvement « acheter canadien ». Certaines des excursions restantes pourraient correspondre à des Canadiens vivant dans des villes frontalières qui travaillent aux États‑Unis. Les voyages par avion, en revanche, ont mieux résisté, ce qui laisse croire que les déplacements d’affaires ou essentiels ont été moins touchés que les voyages d’agrément. Avec 7,6 millions de voyages de moins des Canadiens vers les États‑Unis depuis le début de l’année, il semble que davantage de Canadiens consacrent leurs vacances à des séjours outre-mer – en hausse de 846 000 par rapport à la même période l’an dernier – ou privilégient les vacances et les achats au pays.


Sur le plan régional, l’Ontario a accueilli la plus grande part de visiteurs internationaux, mais encore plus d’Ontariens ont voyagé à l’étranger (graphique 2). En Colombie‑Britannique, l’équilibre est plus serré, les arrivées internationales correspondant à peu près au nombre de résidents de la province qui partent à l’étranger.


Implications

La baisse persistante des déplacements transfrontaliers comporte des conséquences économiques nuancées. Pour le secteur touristique canadien, la diminution des voyages à l’étranger pourrait rediriger les dépenses vers des destinations touristiques locales, ce qui profiterait aux secteurs de l’hébergement et du commerce de détail, notamment dans les régions qui perdent habituellement des dépenses au profit des villes frontalières américaines. Bien que les données sur le tourisme intérieur soient limitées, les informations disponibles vont dans ce sens. Par exemple, l’emploi et la production dans les secteurs liés au tourisme étaient nettement plus élevés qu’un an plus tôt jusqu’en août. Des données sectorielles plus localisées indiquent une tendance similaire. À l’inverse, même un léger recul des visiteurs américains au Canada pourrait peser sur les communautés dépendantes du tourisme, particulièrement en Ontario et en Colombie‑Britannique, qui attirent le plus de visiteurs américains. Cependant, jusqu’à présent, cela ne semble pas contrebalancer l’élan positif provenant des voyages intérieurs et des visites en provenance de l’étranger.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.