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Nouvelles économiques

Canada : les ventes au détail font preuve d'une résilience surprenante en mars et en avril

23 mai 2025
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits saillants

  • Les ventes au détail ont augmenté de 0,8 % m/m en mars, un dixième de pourcentage au-dessus de l'estimation anticipée de Statistique Canada. Le tableau ci-dessous résume les principaux points de données.
  • Les ventes au détail réelles ont augmenté de 0,9 % d'un mois à l'autre, contrastant avec les baisses enregistrées au cours des deux premiers mois de l'année (graphique 1).
  • Les recettes des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, en hausse de 4,8 % d'un mois sur l'autre (après deux baisses mensuelles), ont été le principal moteur de l'augmentation des ventes au détail nominales. Bien que toutes les sous-catégories aient progressé, la hausse la plus importante a été enregistrée par les concessionnaires de véhicules neufs (+5,2 %). En excluant les automobiles, les ventes au détail nominales ont diminué de 0,7 %.
  • Les ventes d'essence et de carburant ont chuté de 6,5 %, les volumes et les prix ayant diminué d'un mois à l'autre.
  • Les ventes au détail de base, qui excluent l'essence et les automobiles, ont augmenté pour un deuxième mois consécutif, mais à un rythme modéré (+0,2 %).
  • Dans l'ensemble, les ventes au détail nominales ont progressé de 4,7 % en rythme trimestriel annualisé au premier trimestre, tandis que les volumes ont augmenté d’un modeste 0,8 %. Cette croissance est beaucoup plus lente que celle des troisième et quatrième trimestres, qui était d'environ 6 % en termes réels annualisés.
  • L'indicateur avancé de Statistique Canada pour avril suggère une vigueur surprenante : +0,5 % m/m. Nous pensons qu'il s'agit principalement de l'effet des volumes. En effet, les recettes des ventes au détail excluent les taxes. Sans l’incidence des changements de taxation (notamment la taxe carbone), les prix de détail désaisonnalisés des biens sont restés à peu près stables en avril.

Implications

Malgré la contribution disproportionnée de l'automobile, la progression des ventes au détail en mars a été assez généralisée (6 des 9 sous-secteurs ont affiché des gains), l'essence constituant une exception notable. Les Canadiens ont augmenté leurs dépenses pour les matériaux de construction et le matériel de jardinage, les vêtements et accessoires, les meubles, l'ameublement, l'électronique et les appareils électroménagers. Les discussions sur les tarifs douaniers et les contre-tarifs ayant été vives en mars, certains consommateurs ont peut-être acheté des articles coûteux à l'avance, anticipant une hausse future des prix des biens importés. L'incitation à acheter canadien a probablement aussi stimulé les ventes des entreprises d’ici, car les ventes électroniques des détaillants basés à l'étranger ne sont pas prises en compte dans les chiffres du commerce de détail au Canada. Ce zèle patriotique s'est peut-être poursuivi en avril également.

Avec la tentative de désescalade des tensions commerciales sur la scène mondiale récemment, nous pourrions voir une amélioration modérée de la confiance des consommateurs dans les mois à venir. Néanmoins, nous prévoyons que des facteurs négatifs continueront à peser sur les dépenses de détail à moyen terme, notamment une vague imminente de renouvellements de prêts hypothécaires à des taux d'intérêt plus élevés, la faiblesse du marché de l'emploi et le ralentissement de la croissance démographique. Malgré une hausse progressive depuis l'été dernier, les dépenses par habitant restent inférieures aux niveaux prévus par la croissance démographique (graphique 2).

Après la publication d'aujourd'hui, notre suivi de la croissance annualisée du PIB réel au premier trimestre 2025 est tout juste en deçà de la dernière prévision de la Banque du Canada, qui est de 1,8 % (voir nos récentes Prévisions économiques et financières Lien externe au site.). Nous nous attendons à ce que la Banque réduise son taux directeur de 25 points lors de sa réunion de juin.

 

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.