- LJ Valencia, économiste
Canada : le PIB réel recule en avril, une nouvelle contraction attendue en mai
Faits saillants
- Le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada s’est contracté de 0,1 % en avril 2025, après avoir enregistré une croissance modeste de 0,2 % en mars. Ce repli s’est avéré plus marqué que prévu, l’estimation préliminaire de Statistique Canada anticipant une légère hausse de 0,1 %, tandis que le consensus des économistes tablait sur une stagnation. La moitié des 20 grands secteurs d’activité ont affiché un recul de leur production au cours du mois. Pour un aperçu détaillé des variations sectorielles, voir le tableau 1.
- L’estimation provisoire de Statistique Canada suggère un nouveau recul de 0,1 % du PIB réel en mai (voir graphique 1). En supposant une stabilité de l’activité économique en juin, cela impliquerait une contraction annualisée de 0,3 % du PIB réel par industrie au deuxième trimestre de 2025. Cette estimation est conforme à celle présentée dans nos Perspectives économiques et financières de juin 2025 Lien externe au site..
Implications
La contraction du PIB réel par industrie en avril 2025 s’explique en grande partie par la faiblesse marquée des secteurs de production de biens. Le secteur manufacturier a subi une baisse généralisée et notable de son activité, enregistrant sa plus forte contraction depuis avril 2021. Les reculs ont été particulièrement prononcés dans les segments du matériel de transport et des biens non durables. La diminution des exportations de véhicules automobiles, dans un contexte de tensions commerciales persistantes avec les États-Unis, a incité certains constructeurs à ralentir leur cadence de production.
Le secteur manufacturier demeure particulièrement vulnérable aux fluctuations de la demande transfrontalière. Statistique Canada souligne que plus de 40 % de la production et de l’emploi manufacturiers sont directement liés au marché américain. Les sous-secteurs de la première transformation des métaux et de la fabrication de matériel de transport figurent parmi les plus exposés en matière d’exportations vers les États-Unis (voir graphique 2). Par ailleurs, l’activité dans le secteur de l’extraction des ressources est demeurée stable en avril. Les baisses observées dans l’extraction de pétrole, de gaz naturel et de minerais ont été contrebalancées par des hausses dans les services de soutien à l’extraction.
Alors que le secteur des services a enregistré une légère progression en avril, cette performance a été freinée par une forte baisse du commerce de gros, qui a connu son plus important recul depuis juin 2023. Ce repli s’explique principalement par la diminution de l’activité chez les distributeurs de véhicules à moteur et de biens connexes, reflet d’un affaiblissement du commerce transfrontalier. À l’inverse, le secteur de la finance et des assurances a affiché sa plus forte croissance depuis août 2024, stimulée par une intensification des tensions commerciales qui a entraîné une hausse des flux d’investissements en actions vers le Canada. Enfin, le secteur public a connu une expansion modeste, attribuable en grande partie aux activités liées aux élections fédérales.
En ce qui concerne les perspectives à court terme, l’estimation provisoire de Statistique Canada pour mai laisse entrevoir une faiblesse persistante de l’activité économique, en particulier dans les secteurs de la fabrication, du commerce de gros et du commerce de détail. Malgré ce contexte peu dynamique, les résultats de l’Enquête sur la population active Lien externe au site. révèlent que le marché du travail est demeuré relativement stable au cours du mois, et ce, malgré les tensions liées à la guerre commerciale.
L’économie canadienne montre des signes d’essoufflement, en grande partie en raison de l’intensification des tensions commerciales avec les États-Unis. À cela s’ajoutent d’autres vents contraires, notamment le ralentissement de la croissance démographique et l’incidence du mur de renouvellement hypothécaire auquel font face de nombreux ménages cette année. Ces facteurs sont toutefois partiellement atténués par les investissements fédéraux prévus dans les infrastructures Lien externe au site. et la défense Lien externe au site.. Nos plus récentes analyses Lien externe au site. de la conjoncture et nos projections économiques suggèrent des perspectives de croissance relativement modestes pour les prochains trimestres. Par ailleurs, les données récentes sur l’inflation Lien externe au site. confirment une progression modérée des prix. Dans ce contexte, nous anticipons que la Banque du Canada reprendra son cycle de réduction des taux en juillet.
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