- LJ Valencia
Analyste économique
La solide productivité du T4 2024 est bien reçue avant la tempête tarifaire
Faits saillants
- La productivité du travail a augmenté de 0,6 % (données non annualisées) au T4 2024 par rapport au trimestre précédent, après une croissance révisée à la hausse de -0,4 % à 0,1 % au T3.
- Le PIB réel du secteur des entreprises a augmenté de 0,8 % au T4, soit le double du T3 2024, principalement grâce à la croissance de la production dans les secteurs des services.
- Les heures travaillées dans le secteur des entreprises ont augmenté pour un quatrième trimestre consécutif, soit de 0,2 %, ce qui est plus lent que lors des deux trimestres précédents.
- Le coût unitaire de la main-d’œuvre, soit le coût de la main-d’œuvre par unité de production, des entreprises canadiennes a ralenti, affichant une augmentation de 0,2 % au T4 2024.
Commentaires
La productivité du travail semble avoir fait exception à la tendance à la baisse qui caractérise la période postpandémique. En effet, elle a été positive ou stable pour un cinquième trimestre consécutif au T4 2024. Toutefois, malgré un ralentissement de la croissance du coût unitaire de la main-d’œuvre, celui-ci demeure élevé, ce qui nuit à la position concurrentielle du Canada face aux États-Unis.
Pour la suite, les données mensuelles sur les heures travaillées montrent des signes avant-coureurs d’accélération au T1. Si la croissance du PIB réel est conforme au résultat provisoire de Statistique Canada, cette accélération pourrait indiquer une faible croissance de la productivité au T1 2025. La croissance des salaires continue aussi d’augmenter, quoique plus lentement, ce qui suggère que les coûts unitaires de la main-d’œuvre pourraient demeurer très élevés pour les entreprises (graphique 1).
Implications
Quand il est question de productivité, le Canada vogue de déception en déception, de sorte que les chiffres d’aujourd’hui sont bien reçus. De plus, les gains de productivité au T4 ont coïncidé avec une forte croissance du PIB Lien externe au site., un solide rendement du marché du travail et une inflation égale ou inférieure à la cible de 2 % de la Banque du Canada (BdC). En définitive, l’année s’est plutôt bien terminée.
La productivité du travail était en bonne position pour poursuivre son rebond en 2025. Alors que les nouvelles politiques du gouvernement fédéral en matière d’immigration ralentissent la croissance démographique Lien externe au site., particulièrement chez les nouveaux arrivants moins productifs, la croissance globale de la productivité devrait augmenter. De plus, avec la disponibilité réduite de la main-d’œuvre, les salaires devraient également grimper, ce qui incitera les entreprises à investir davantage, stimulant encore la productivité. Toutefois, les tarifs douaniers imposés par la deuxième administration Trump ont ajouté beaucoup d’incertitude aux perspectives et risquent de faire dérailler l’activité économique et les investissements des entreprises (voir notre dernière publication Lien externe au site. pour plus de détails). Ainsi, le rebond prévu de la productivité cette année pourrait être limité par des circonstances indépendantes de la volonté des décideurs canadiens.
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