- Kari Norman
Économiste
Canada : le ralentissement de la croissance démographique se poursuit, mais demeure insuffisant pour atteindre la cible de résidents non permanents
Faits saillants
- La population canadienne a légèrement augmenté entre le 1er avril et le 1er juillet 2025, avec une hausse de seulement 47 000 personnes, pour ainsi atteindre 41,7 millions.
- La croissance annuelle de 0,9 % représente la plus faible progression observée depuis 2016, excluant la période pandémique. Le tableau 1 présente les principales données.
Commentaires
La croissance démographique du Canada est demeurée modérée au deuxième trimestre de 2025, prolongeant le ralentissement amorcé à la fin de l’année précédente. Le recul marqué du nombre net de résidents non permanents s’est poursuivi, atteignant près de 59 000 personnes. Les résidents non permanents représentent désormais 7,3 % de la population, en baisse par rapport au sommet de 7,6 % enregistré au quatrième trimestre de 2024. Par ailleurs, l’immigration permanente est demeurée stable par rapport aux deux trimestres précédents. Nos recherches confirment l’évaluation de Statistique Canada selon laquelle « le nombre d’immigrants accueillis au deuxième trimestre de 2025 (103 507) est conforme au Plan des niveaux d’immigration 2025‑2027 d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada ». Toutefois, la diminution du nombre de résidents non permanents ne progresse pas assez rapidement pour atteindre la cible fédérale de 5 % de la population canadienne après trois ans.
La Colombie‑Britannique est la seule province à avoir enregistré une baisse de sa population entre le 1er avril et le 1er juillet 2025, bien que celle-ci demeure supérieure à son niveau d’il y a un an (graphique 1). Les pertes de résidents non permanents ont été concentrées en Ontario (-37 000) et en Colombie‑Britannique (-17 000), ce qui pourrait exercer une pression à la baisse sur leurs marchés immobiliers Lien externe au site. respectifs, notamment en ce qui concerne la demande locative et l’intérêt des investisseurs pour la construction de copropriétés. Au Québec, la population a augmenté de 17 100 personnes au cours du trimestre, principalement en raison d’une immigration nette plus élevée (+17 400). Le nombre net de résidents non permanents a inversé la tendance des deux trimestres précédents, avec une hausse de 1 500 personnes. Toutefois, la province a perdu environ 2 500 personnes en raison de la migration interprovinciale.
Les sorties nettes de l’Ontario vers d’autres provinces se sont poursuivies (graphique 2). Au cours de la dernière année, l’Alberta est demeurée la principale destination, suivie des provinces de l’Atlantique. Cette tendance s’est toutefois atténuée par rapport à 2022 et à 2023, ce qui laisse croire que certains facteurs liés à la pandémie perdent de leur influence.
Implications
À l’avenir, le ralentissement de l’immigration et la baisse continue du nombre net de résidents non permanents devraient permettre au parc immobilier et aux services publics de mieux s’ajuster à la demande. Cette dynamique pourrait également contribuer à redresser le PIB réel par habitant, qui affiche une tendance à la baisse depuis trois ans. Cela dit, le ralentissement de la croissance du PIB au deuxième trimestre, attribuable aux tensions commerciales, a entraîné une légère détérioration de cet indicateur du niveau de vie, ce qui montre que le ralentissement démographique ne constitue pas une solution miracle (graphique 3). En fait, une croissance démographique plus faible, voire négative, pourrait freiner l’élan économique à plus long terme. Les politiques publiques dans ce domaine pourraient donc évoluer davantage, dans le but de concilier les contraintes à court terme et les besoins à long terme.
La Banque du Canada a repris son cycle de réduction des taux d’intérêt à la mi-septembre. Parmi les raisons invoquées, le ralentissement de la croissance démographique a été identifié comme un facteur défavorable à la consommation des ménages – un moteur de croissance qui avait soutenu l’économie pendant la période de resserrement monétaire. Nous continuons de prévoir une nouvelle baisse du taux directeur lors de l’annonce d’octobre, et estimons qu’un taux de 2,00 %, contre 2,50 % actuellement, serait nécessaire pour stabiliser l’économie.
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