- LJ Valencia
Analyste économique
Canada : coup d’arrêt à la croissance démographique
Faits saillants
- La population du Canada a à peine changé du 1er janvier au 1er avril 2025, augmentant de 20 000 pour atteindre 41,5 millions de personnes.
- Cette modeste augmentation est le rythme le plus lent de croissance démographique trimestrielle depuis la pandémie (T3 2020). Le tableau 1 ci-dessous résume les données clés.
Implications
Les dernières données démographiques ne sont guère surprenantes, la croissance démographique observée les années précédentes continuant de s’estomper. La stagnation observée au premier trimestre peut être attribuée à une baisse importante du nombre de résidents non permanents (RNP), qui ont diminué de 61 000. Cela représentait la plus grande réduction de RNP depuis le T3 2020 et la deuxième plus grande baisse trimestrielle depuis au moins 1971. En conséquence, la part des RNP dans la population totale du Canada est passée de 7,4 % à 7,1 % au cours du trimestre. Le récent ralentissement de la croissance des RNP indique que les nouveaux objectifs du gouvernement fédéral pour les résidents temporaires se matérialisent. En parallèle, les niveaux d’immigration restent élevés, le Canada ayant admis 104 000 immigrants au T1 2025. Cependant, cela est le plus petit nombre d’admissions au premier trimestre en quatre ans, reflétant les objectifs de réduction des résidents permanents du gouvernement fédéral.
Parmi les provinces, notons que l’Alberta, la Colombie‑Britannique, le Nouveau‑Brunswick, le Québec et la Saskatchewan ont continué d’avoir un afflux de RNP au T1 2025. L’immigration reste élevée dans la plupart des provinces, le Nouveau‑Brunswick, l’Île‑du‑Prince‑Édouard et la Saskatchewan affichant la plus forte croissance annuelle (graphique 1). L’Ontario, la province la plus peuplée, n’a presque pas contribué à la croissance démographique des RNP au début de l’année. Comme indiqué dans nos recherches Lien externe au site., la modération des niveaux de RNP devrait contribuer à atténuer les pressions inflationnistes, en particulier dans les villes où l’accessibilité au logement est la plus problématique, comme Toronto et Vancouver. Mais cela risque évidemment d’entraîner un ralentissement notable dans ces marchés immobiliers pour un certain temps.
Afin de mettre les dernières données démographiques en contexte, nos recherches Lien externe au site. montrent que le gouvernement fédéral est encore loin de ses objectifs en matière de démographie (graphique 2). L’atteinte de ceux-ci nécessitera moins de nouveaux arrivants et plus de départs de la part des RNP.
En se tournant vers l’avenir, la baisse des RNP et le rythme plus lent de l’immigration devraient probablement mener à une augmentation du PIB réel par habitant au Canada (graphique 3). Mais le ralentissement de la croissance démographique devrait également représenter un frein à la croissance économique nationale. Cela va s’ajouter aux tensions commerciales avec notre voisin du Sud et au mur de renouvellements hypothécaires qui devraient limiter la croissance à court terme. Nous nous attendons à ce que ces défis restent au centre des préoccupations de la banque centrale, alors qu’elle tente de concilier la récente hausse de l’inflation avec le ralentissement en cours de l’économie.
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