- LJ Valencia, économiste
Canada : le PIB réel chute sous l’effet des tarifs douaniers au deuxième trimestre
Faits saillants
- La croissance du PIB réel a reculé à un rythme annualisé de 1,6 % au deuxième trimestre de 2025. Ce résultat est inférieur au consensus des prévisionnistes (-0,7 %), mais proche de celui de la Banque du Canada (-1,5 %). Le tableau 1 présente plus de détails.
- Le PIB réel mensuel a diminué en juin (-0,1 % en variation mensuelle), soit deux points de pourcentage en dessous de l’estimation provisoire de Statistique Canada et du consensus. Statistique Canada prévoit une croissance de 0,1 % du PIB réel par industrie en juillet 2025. Nos premières estimations suggèrent que le PIB réel par dépenses pourrait être stable ou légèrement négatif au troisième trimestre de 2025.
Implications
Les effets des tarifs douaniers américains sur l’économie canadienne sont désormais évidents. Les exportations nettes ont été la principale source de ralentissement, en lien avec les tarifs imposés par les États‑Unis (graphique 1). En excluant la pandémie, le recul du solde commercial est le plus marqué depuis le début de la série de données en 1961. La baisse des exportations (-26,8 % en rythme annualisé) est généralisée et touche des biens tels que les véhicules automobiles, les machines, les équipements et les pièces. Les exportations de services de voyage ont également diminué, probablement en raison d’une réduction des déplacements entre le Canada et les États‑Unis. De plus, l’incertitude liée aux tarifs a contribué à la baisse des investissements en machines et équipements (-32,6 %).
Contrairement au commerce, les dépenses des ménages ont accéléré au cours du trimestre, en hausse de 4,6 % en rythme annualisé par rapport à 0,3 % au trimestre précédent. Cette progression est attribuable à une augmentation des dépenses en biens durables et en services. L’investissement résidentiel a augmenté grâce aux nouvelles constructions, principalement en Colombie‑Britannique, ainsi qu’à une hausse des coûts de transfert de propriétés existantes. Les stocks des entreprises non agricoles ont continué de croître, les fabricants et les grossistes ayant augmenté leurs réserves, probablement en réponse aux tensions commerciales et à l’incertitude persistante.
La croissance de la rémunération des employés a ralenti au deuxième trimestre, passant de 3,2 % à 0,7 % en rythme annualisé. En conséquence, le taux d’épargne a également diminué, passant de 6,0 % à 5,0 %. Parallèlement, les bénéfices des sociétés ont chuté (-13,1 %) au cours du trimestre, principalement en raison de la baisse des prix de l’énergie et de la diminution de la production dans le secteur pétrolier et gazier.
Dans l’ensemble, l’économie semble en perte de vitesse, bien que cela soit presque entièrement attribuable aux tensions commerciales jusqu’à présent, les exportations nettes et l’investissement des entreprises étant les principaux moteurs du repli. Les premiers indicateurs pour le troisième trimestre pointent vers une activité économique morose, comme le suggèrent les faibles chiffres de l’emploi en juillet Lien externe au site.. Cela dit, la récente annonce du gouvernement concernant la réduction des tarifs de représailles Lien externe au site. devrait offrir un léger soutien à la croissance économique tout en modérant l’inflation. Avec l’atténuation des risques liés à l’inflation et une économie en situation de capacités excédentaires, nous prévoyons que la Banque du Canada reprendra son cycle de baisse des taux en septembre.
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