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Nouvelles économiques

Canada : Une croissance robuste du PIB au T1, mais des vents contraires se profilent

30 mai 2025
LJ Valencia
Analyste économique

Faits saillants

  • Le PIB réel a progressé à un rythme annualisé de 2,2 % au premier trimestre de 2025. Ce chiffre est supérieur aux attentes des économistes (1,7 %) et aux prévisions de la Banque du Canada (BdC) (1,8 %). Le tableau 1 fournit plus de détails sur les données publiées aujourd’hui.
  • Le PIB réel mensuel a rebondi en mars (0,1 % m/m), conformément à l'estimation anticipée de Statistique Canada et au consensus des économistes. Statistique Canada s'attend à ce que le PIB réel par industrie augmente de 0,1 % en avril. Les données obtenues à ce jour indiquent une croissance comprise entre 0,5 % et 1,0 % au deuxième trimestre de 2025.
  • La croissance du PIB réel au quatrième trimestre de 2024 a été sensiblement révisée à la baisse, à 2,1 % en rythme annualisé, contre 2,6 % précédemment, tandis que la croissance mensuelle du PIB a fait l'objet de modestes révisions à la hausse en janvier et février de cette année.

Implications

La nouvelle année a débuté par une solide croissance du PIB réel canadien au premier trimestre. Les exportations nettes ont contribué modestement à cette expansion, la progression simultanée des exportations et des importations s’inscrivant dans un contexte d’incertitude entourant les tarifs douaniers américains (graphique 1). L’augmentation des importations d’aéronefs ainsi que d’autres équipements et pièces de transport a également stimulé les investissements des entreprises en machines et matériel. Malgré cette dynamique commerciale, une accumulation notable des stocks des entreprises non agricoles a été observée, après d’importantes réductions au trimestre précédent. Ce phénomène s’explique principalement par la hausse des stocks dans le commerce de gros, et dans une moindre mesure, par celle du commerce de détail. 


Les dépenses des ménages ont ralenti au cours du trimestre, en partie en raison de la fin, à la mi-février, des aides gouvernementales sous forme d’exonérations de la TPS et de la TVH, ainsi que des signes d’affaiblissement du marché de l’emploi. L’investissement résidentiel a fortement pesé sur la croissance, les coûts de transfert de propriété ayant enregistré leur plus forte baisse depuis le premier trimestre de 2022. Par ailleurs, l’investissement des entreprises dans les structures non résidentielles a reculé, principalement en raison d’un net repli des investissements dans le secteur pétrolier et gazier. La progression de la rémunération des salariés a légèrement ralenti, passant d’un rythme annualisé de 3,4 % à 3,2 %, ce qui a entraîné une légère baisse du taux d’épargne des ménages, de 6,0 % à 5,7 %.

Grâce à la vigueur du PIB en début d’année et au ralentissement marqué de la croissance démographique, le PIB réel par habitant a de nouveau progressé au premier trimestre, inversant ainsi les baisses observées au cours des trimestres précédents (graphique 2). Dans l’ensemble, l’économie a amorcé l’année dans des conditions relativement favorables, bien que cette performance soit en grande partie attribuable à la volatilité liée aux tarifs douaniers. Enfin, la demande intérieure finale est demeurée particulièrement faible.


La trajectoire économique s’annonce incertaine à l’approche du deuxième trimestre. L’économie canadienne fait face à d’importants vents contraires, notamment les mesures tarifaires américaines, le ralentissement de la croissance démographique, la détérioration du marché du travail et l’arrivée à échéance d’un grand nombre de prêts hypothécaires. Bien qu’une désescalade récente des tensions commerciales ait été observée, celle-ci pourrait survenir trop tard pour en atténuer pleinement les effets. Dans ce contexte, nous prévoyons Lien externe au site. que les risques pesant sur la croissance économique demeurent orientés à la baisse. Ainsi, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada abaisse de nouveau son taux directeur de 25 points de base la semaine prochaine.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.