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Nouvelles économiques

Canada : le PIB a diminué en février en raison du mauvais temps et de l'incertitude tarifaire

30 avril 2025
LJ Valencia
Analyste économique

Faits saillants

  • Le PIB réel canadien a reculé de 0,2 % en février 2024, après une croissance de 0,4 % le mois précédent. Ce chiffre est inférieur de deux dixièmes au consensus des prévisionnistes économiques et à l’estimation rapide de Statistique Canada. Douze des vingt sous-secteurs ont affiché des baisses. Voir le tableau 1 pour plus de détails.
  • L’estimation préliminaire prévoit une croissance de 0,1 % en mars (graphique 1). Cela impliquerait une hausse annualisée de 1,5 % du PIB réel par industrie au premier trimestre de 2025.


Implications

La baisse du PIB réel par industrie observée en février 2025 est principalement attribuable à la faiblesse des secteurs producteurs de biens, causée par des conditions météorologiques difficiles. L’extraction des ressources s’est contractée en raison d’une baisse d’activité dans l’extraction des sables bitumineux, les mines et les carrières. La construction a également reculé pour la première fois en quatre mois, en raison d’un ralentissement généralisé des activités. En revanche, le secteur de la fabrication a progressé pour un deuxième mois consécutif, grâce à une production accrue de pièces automobiles et de machines. Cette situation pourrait refléter les efforts des fabricants pour devancer les tarifs douaniers américains imposés sur les exportations canadiennes. Selon Statistique Canada, le secteur de la fabrication est l’un des plus exposés au marché américain, dépendant de la demande américaine pour plus de 40 % de sa production et de ses emplois. Les secteurs de la première transformation des métaux et de la fabrication de matériel de transport sont particulièrement vulnérables (graphique 2).


Dans les secteurs des services, l’immobilier a enregistré sa plus forte baisse depuis avril 2022, signe inquiétant d’un ralentissement du marché immobilier. Les mauvaises conditions météorologiques au Canada ont entraîné une baisse des services de transport et d’entreposage après deux mois consécutifs de hausse. Si les services financiers et d’assurance ont progressé pour un troisième mois consécutif, cette hausse semble être attribuable à l’escalade des tensions commerciales et à un désinvestissement important des titres canadiens auprès des non-résidents, ce qui n’est pas vraiment un signe positif pour l’avenir.

 

En prévision du mois de mars, la récente Enquête sur la population active Lien externe au site. a montré de nouveaux signes de ralentissement du marché du travail. Cela correspond aux faibles estimations préliminaires du PIB réel, de l’industrie de la fabrication et du commerce de gros, bien que compensées par une solide prévision pour le commerce de détail pour le mois. Il convient de noter que nos dernières perspectives pour le PIB réel montrent une croissance globalement conforme à la projection de 1,8 % de la Banque du Canada (BdC) pour l’ensemble du premier trimestre. Quoi qu’il en soit, le PIB réel est resté inférieur à la croissance démographique au premier trimestre (graphique 3).


Si la faiblesse des données du PIB réel de février a été fortement influencée par des conditions météorologiques défavorables, cela ne doit pas inciter à la complaisance. Sous le capot, certains signes montrent que l’économie réagit négativement à l’escalade des tensions commerciales avec les États‑Unis. De plus, d’autres risques à la baisse proviennent du ralentissement de la croissance démographique et du mur imminent des renouvellements de prêts hypothécaires qui s’abattra sur les Canadiens cette année. Par conséquent, nous prévoyons Lien externe au site. une légère récession en 2025, qui pourrait débuter dès le deuxième trimestre. De plus, les récentes données d’inflation Lien externe au site. indiquent un ralentissement de la croissance des prix, et nous pensons que la BdC reprendra son cycle de baisse des taux en juin.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.