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Nouvelles économiques

Canada : un nouveau plan pour l’immigration

5 novembre 2025
LJ Valencia, économiste

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La stratégie d’immigration du Canada semble s’inscrire dans la continuité. Dans le budget 2025, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de stabiliser les admissions de résidents permanents à 380 000 par année sur trois ans, soit des cibles similaires à celles de l’an dernier. Toutefois, combinée à des réductions plus importantes des admissions de résidents temporaires – principalement en raison d’une baisse des inscriptions d’étudiants étrangers –, cette approche devrait entraîner un ralentissement supplémentaire de la croissance démographique dès l’an prochain, par rapport aux objectifs annoncés en 2024 (graphique 1).


Alors que l’économie subit des transformations structurelles liées aux tensions commerciales, la nouvelle stratégie vise à répondre aux besoins particuliers des secteurs touchés. Cela dit, le plan apporte peu de réconfort aux entreprises canadiennes préoccupées par les effets économiques de la réduction des résidents temporaires. L’objectif demeure de ramener le nombre total de résidents temporaires à moins de 5 % de la population canadienne, mais l’échéance est repoussée d’un an, soit à la fin de 2027. Par ailleurs, les cibles concernant les travailleurs étrangers temporaires pour les deux prochaines années restent sensiblement inchangées par rapport au plan précédent.

La nouvelle stratégie offre également peu de répit aux établissements postsecondaires déjà fragilisés financièrement. Les admissions d’étudiants internationaux seront réduites de moitié par rapport au plan antérieur. Les établissements, qui faisaient déjà face à une baisse des inscriptions, pourraient subir des pressions budgétaires encore plus fortes [en anglais seulement] Lien externe au site. dans les prochaines années.

L’objectif affiché est de replacer l’immigration sur une trajectoire durable et de réduire les pressions sur le marché de l’habitation, les infrastructures essentielles et les services publics. Cependant, dans un contexte de vieillissement rapide de la population, cette révision risque d’aggraver les pénuries de main-d’œuvre et les tensions budgétaires à long terme. Comme le démontrent des travaux antérieurs Lien externe au site., le ratio de dépendance a fortement augmenté même sous les cibles d’immigration précédentes.

Nos prévisions démographiques pour 2026 demeurent largement inchangées, et les révisions de la croissance du PIB sont minimes. Le ralentissement des entrées de nouveaux travailleurs devrait soutenir la croissance des salaires à court terme, les employeurs devant rivaliser pour attirer une main-d’œuvre plus rare. Le taux de chômage serait probablement plus élevé sans ce ralentissement de la croissance de la population active. De plus, la croissance démographique plus modérée devrait atténuer l’inflation liée au logement, particulièrement dans le marché locatif, puisque les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux sont plus susceptibles de louer. Enfin, ce ralentissement pourrait contribuer à renverser la tendance à la baisse du PIB par habitant (graphique 2).


Cela dit, des efforts supplémentaires seront nécessaires pour atteindre les cibles d’immigration. Comme le montrent nos analyses antérieures, nous continuons de croire que le gouvernement n’atteindra pas son objectif de limiter les résidents non permanents à 5 % de la population totale (graphique 3).


Les répercussions économiques des annonces d’hier ne modifient pas notre scénario pour la Banque du Canada. Les cibles d’admissions de résidents permanents demeurent essentiellement inchangées, et ces annonces n’ont que peu d’effet sur nos prévisions Lien externe au site. concernant l’écart de production. Nous anticipons un effet négligeable sur l’inflation et, par conséquent, sur la trajectoire des taux directeurs.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.