- Kari Norman
Économiste
Canada : les ventes de propriétés et la construction résidentielle sont demeurées vigoureuses en mai
Faits saillants
- Le rythme des mises en chantier au Canada est demeuré soutenu à 279 500 unités (taux annualisé désaisonnalisé) en mai, tandis que celui d’avril a été légèrement révisé à la hausse à 280 000 unités. Le tableau 1 résume les principales données.
- Sur le marché de la revente, les ventes de propriétés au Canada ont progressé de 3,6 % en mai par rapport au mois précédent. Le prix de vente moyen a augmenté de 1,9 %, tandis que le prix de référence a légèrement reculé. Les deux demeurent bien en deçà de leurs sommets historiques atteints en 2022. Le tableau 2 résume les principales données.
- Nos estimations indiquent que le PIB réel du deuxième trimestre de 2025 devrait demeurer essentiellement inchangé, bien que des risques à la baisse subsistent.
Implications
Les mises en chantier désaisonnalisées de mai se sont établies à environ 280 000 unités pour un deuxième mois consécutif. La vigueur provient encore une fois du segment des logements collectifs, alors que les mises en chantier de maisons unifamiliales ont légèrement diminué (graphique 1). Nous continuons toutefois de croire que les fortes variations mensuelles reflètent les fluctuations naturelles des mises en chantier de logements collectifs, plutôt qu’un revirement du secteur. En effet, les mises en chantier cumulées depuis le début de l’année sont en légère baisse par rapport à la même période l’an dernier.
À l’échelle provinciale, la construction résidentielle a continué de progresser fortement au Québec, atteignant des niveaux inégalés depuis le début de 2022. Les provinces des Prairies connaissent également un bon début d’année. À l’inverse, la construction résidentielle a poursuivi son repli en Colombie-Britannique après une reprise d’activité en avril. En Ontario, les mises en chantier ont légèrement augmenté, enregistrant leur deuxième meilleur mois de la dernière année.
Le remboursement de la TPS pour les acheteurs d’une première propriété neuve Lien externe au site. est entré en vigueur pour les ententes d’achat datées du 27 mai ou après. Cela pourrait attirer certains acheteurs dans les bureaux de vente, mais il faudra attendre avant que ces projets ne se concrétisent et apparaissent dans les statistiques de mises en chantier.
Sur le marché de la revente, mai a marqué les premiers signes d’optimisme en six mois, bien que les ventes demeurent faibles selon les normes saisonnières. Malgré l’incertitude persistante liée à la guerre commerciale, les prix moyens et de référence ont chuté d’environ 17 % par rapport à leurs sommets du début de 2022. Pour certains acheteurs, l’occasion était trop belle pour être ignorée.
Les nouvelles inscriptions ont augmenté d’environ 3 % par rapport à avril, tandis que l’inventaire est demeuré stable à près de cinq mois. Dans ce contexte d’offre excédentaire, les prix moyens ont légèrement progressé en mai, mais demeurent stables sur un an, alors que le prix de référence a légèrement reculé.
Les disparités régionales sont demeurées marquées. Les ventes de propriétés ont rebondi au Québec, mais le prix de vente moyen a continué de croître, atteignant un nouveau sommet. Malgré une hausse des ventes à Toronto, tant Toronto que Vancouver demeurent en territoire favorable aux acheteurs (graphique 2).
Bien qu’un bon mois de ventes ne constitue pas une tendance, on observe un certain optimisme prudent sur le marché de la revente chez les acheteurs peu touchés par la guerre commerciale en cours. La combinaison de prix plus bas, d’une inventaire accru et d’une incertitude économique moindre pourrait continuer d’attirer des acheteurs cet été.
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