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Nouvelles économiques

Canada : l’inflation a diminué en décembre, mais l’incertitude demeure

21 janvier 2025
Randall Bartlett
Économiste en chef adjoint

Faits saillants

  • L’IPC global a augmenté de 1,8 % sur un an en décembre, en baisse d’un dixième de point par rapport à novembre. Il s’agit d’un résultat en deçà des attentes des économistes (1,9 %). Après être restés stables en novembre, les prix ont baissé de 0,4 % d’un mois à l’autre, mais ont augmenté de 0,2 % après ajustement en fonction des effets saisonniers. Le tableau 1 résume les principales données.

Implications

Une fois de plus, l’inflation a été égale ou inférieure à la cible de 2 % de la Banque du Canada (BdC). Le congé de TPS/TVH de deux mois a joué un rôle important cette fois-ci, puisque sa mise en œuvre au milieu du mois a réduit certains prix. Les aliments achetés dans les restaurants ont le plus contribué à la décélération, faisant passer l’inflation de l’IPC des produits alimentaires de 2,8 % en novembre à 0,6 % en décembre (graphique 1). Sur une base mensuelle, le prix des aliments a reculé de 1,8 % en décembre. D’autres composantes de l’IPC ont aussi connu des baisses notables d’une année à l’autre en raison du congé de TPS/TVH, notamment les boissons alcoolisées achetées en magasin (-1,3 %), les jouets, jeux (excluant les jeux vidéo) et matériel pour passe-temps (-7,2 %) et les vêtements pour enfants (-10,6 %). Ce ralentissement a permis de compenser une nouvelle accélération des prix de l’énergie (+1,0 % comparativement à -1,4 % en novembre) et d’autres composantes de l’inflation non liées à l’énergie ou à l’alimentation, comme les services de voyage (7,9 %). En effet, l’IPC excluant les aliments a augmenté de 2,1 % en décembre par rapport à l’année précédente.


Le congé de TPS/TVH a contribué à faire baisser l’inflation des biens en décembre (-0,1 % sur un an), mais les prix des services sont demeurés stables (3,5 %) après avoir ralenti au cours de chacun des cinq mois précédents. L’inflation liée au logement continue d’apporter la contribution la plus importante (et de loin) à l’inflation globale (graphique 2), mais elle a diminué pour un neuvième mois consécutif, s’établissant à 4,5 %. L’IPC des logements en location a augmenté de 6,9 %, mais il s’agit de la plus lente progression depuis août 2023, et nos recherches Lien externe au site. indiquent qu’il devrait continuer de ralentir régulièrement. Parallèlement, l’inflation des coûts du logement en propriété s’est établie à 4,5 %, le rythme le plus lent depuis mai 2021, grâce à la baisse soutenue du coût de l’intérêt hypothécaire (11,7 %) et de l’effet baissier du coût de remplacement par le propriétaire (0,0 %).


En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les mesures privilégiées par la BdC pour évaluer la croissance des prix de base d’une année à l’autre, soit l’IPC médian et la moyenne tronquée, ont enregistré une décélération en décembre (2,5 % en moyenne par année), atteignant le rythme le plus lent en trois mois. Toutefois, la moyenne mobile annualisée sur trois mois de ces séries désaisonnalisées a de nouveau augmenté en décembre, atteignant 3 % pour un deuxième mois consécutif (graphique 3). D’autres mesures de l’inflation sous-jacente ont aussi accéléré au cours du mois, ce qui laisse présager que la progression de l’inflation sous-jacente observée le mois dernier pourrait être plus qu’une simple anomalie.


Même si la nouvelle décélération de l’inflation globale mesurée par l’IPC a été positive en décembre, le congé de TPS/TVH qui a commencé au cours du mois vient brouiller les cartes. Les données de l’IPC pour janvier et février seront également faussées (voir notre analyse Lien externe au site. des répercussions du congé de taxes sur l’inflation). En effet, l’effet baissier du congé de TPS/TVH fera contrepoids à certains effets de base qui devaient faire augmenter considérablement l’inflation au premier trimestre de 2025, faisant en sorte de maintenir l’inflation près de la cible de 2 % de la BdC en début d’année. Au moment où l’inflation tourne autour de la cible, notre prévision de la croissance du PIB réel au quatrième trimestre est supérieure à la dernière prévision de la BdC, soit 2,0 % annualisée, ce qui laisse croire que tout se passe plutôt bien à l’échelle nationale. Mais avec l’investiture du président Trump hier, les risques de détérioration de l’économie abondent Lien externe au site., principalement en raison de sa menace d’imposer des droits de douane de 25 % dès le 1ᵉʳ février. Cette incertitude économique renforce notre prévision selon laquelle la prochaine baisse du taux directeur en janvier sera modeste, soit de 25 points de base, et que les réductions subséquentes seront probablement de la même ampleur.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.