- Randall Bartlett
Économiste en chef adjoint
La suspension de la TPS permet de maintenir l'inflation en dessous de la cible en janvier
Faits saillants
- L’IPC global a augmenté de 1,9 % sur un an en janvier, ce qui représente une accélération par rapport au résultat de 1,8 % en décembre et correspond au consensus des économistes. Les prix ont augmenté de 0,1 % d’un mois à l’autre, et ont progressé au même rythme après ajustement en fonction des effets saisonniers. Le tableau 1 résume les principales données.
Implications
Avec le congé de deux mois de TPS/TVH pleinement en vigueur en janvier, l’inflation globale mesurée par l’IPC s’est maintenue plus près de la cible de 2 % de la Banque du Canada (BdC) qu’elle ne l’aurait fait autrement. En effet, sans cette mesure fiscale fédérale, nos estimations suggèrent que l’inflation aurait été supérieure à 2,5 % sur un an au début de 2025. Les aliments achetés au restaurant ont le plus contribué à la décélération (-3,1 %). L’inflation de l’IPC des aliments a ainsi reculé de 0,6 % par rapport à l’année précédente, après avoir enregistré des gains de 0,6 % en décembre et de 2,8 % en novembre (graphique 1). À l’inverse, l’IPC excluant les aliments a augmenté de 2,4 % sur un an en janvier, comparativement à 2,1 % en décembre. D’autres composantes de l’IPC ont aussi connu des baisses notables pour un deuxième mois consécutif en raison du congé de TPS/TVH, notamment les boissons alcoolisées achetées en magasin (-3,6 %), les jouets, jeux (excluant les jeux vidéo) et matériel pour passe-temps (-6,8 %) et les vêtements pour enfants (-3,7 %). Ce ralentissement a permis de compenser une nouvelle accélération des prix de l’énergie (en hausse de 5,3 % par rapport à 1,0 % en décembre) et d’autres composantes de l’inflation non liées à l’énergie ou à l’alimentation, comme les véhicules automobiles neufs (2,3 %).
Même si le congé de TPS/TVH a encore une fois contribué à faire baisser le prix des biens excluant les aliments et l’énergie en janvier (-0,4 % sur un an), la croissance des prix des services a également ralenti à son plus bas niveau depuis août 2021 (2,8 %). L’inflation liée au logement continue d’apporter la contribution la plus importante (et de loin) à l’inflation globale (graphique 2), mais elle a diminué pour un dixième mois consécutif, s’établissant à 4,5 %. L’IPC des logements en location a augmenté de 6,0 %, mais il s’agit de la plus lente progression depuis juillet 2023, et nos recherches Lien externe au site. indiquent qu’il devrait continuer de ralentir progressivement. Parallèlement, l’inflation des coûts du logement en propriété s’est établie à 4,2 %, le rythme le plus lent depuis mai 2021, grâce à la baisse soutenue du coût de l’intérêt hypothécaire (10,2 %) et de l’effet baissier du coût de remplacement par le propriétaire (0,0 %).
En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les mesures privilégiées par la BdC pour évaluer la croissance des prix de base d’une année à l’autre, soit l’IPC médian et la moyenne tronquée, ont enregistré une légère accélération en janvier (2,7 % en moyenne par année). Cependant, les révisions apportées aux données récentes expliquent en grande partie la surprise positive à l’égard des résultats d’une année à l’autre. À l’inverse, la moyenne mobile annualisée sur trois mois de ces séries désaisonnalisées a légèrement diminué en janvier pour s’établir en moyenne à 3,0 %, le rythme le plus lent depuis septembre 2024. Elle reste cependant dans le haut de la fourchette de la BdC ou supérieure à celle-ci pour un quatrième mois consécutif (graphique 3). Les autres mesures de l’inflation sous-jacente ont été plus mitigées.
Même si le fait que l’inflation globale de l’IPC soit demeurée près de la cible de 2 % en janvier est une bonne nouvelle, le résultat est encore brouillé par le congé de TPS/TVH ayant commencé le mois précédent. Cette distorsion dans les données sur les prix commencera à s’estomper en février et sera entièrement derrière nous à partir de mars (voir notre analyse Lien externe au site. des implications pour l’inflation). Alors que l’inflation tourne autour de la cible, notre prévision de la croissance du PIB réel au quatrième trimestre est égale ou légèrement supérieure à la dernière prévision de la BdC. Par conséquent, nous sommes d’avis que cette dernière prendra une pause et laissera probablement le taux directeur inchangé en mars. Toutefois, les menaces tarifaires persistantes du président Trump font que les risques économiques baissiers demeurent Lien externe au site., ce qui fait planer une grande incertitude sur le moment et sur le rythme des futures baisses de taux.
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