- Randall Bartlett
Économiste en chef adjoint
L’inflation d’octobre conforte la Banque du Canada dans son attentisme
Faits saillants
- L’indice des prix à la consommation (IPC) global a progressé de 2,2 % en glissement annuel en octobre, en baisse par rapport à 2,4 % en septembre et légèrement au-dessus des attentes du consensus (2,1 %). Les prix ont augmenté de 0,2 % d’un mois à l’autre et de 0,1 % après ajustement pour les effets saisonniers. Le tableau 1 résume les principaux indicateurs.
Commentaires
Comme prévu, l’inflation globale s’est rapprochée de la cible de la Banque du Canada (BdC) en octobre. La variation des prix de l’essence a joué un rôle majeur, en recul de 9,4 % sur un an et de 4,8 % par rapport à septembre. La baisse des prix du gaz naturel en Ontario a également contribué à la faiblesse des prix de l’énergie ce mois-ci. De plus, l’inflation globale aurait été environ 0,6 point de pourcentage plus élevée en octobre, soit 2,8 % sur un an, sans l’abolition de la taxe fédérale sur le carbone en avril (graphique 1).
Outre l’énergie, certaines autres composantes ont affiché des variations notables. Les prix des aliments achetés en magasin ont ralenti à 3,4 % en octobre, contre 4,0 % en septembre, contribuant à modérer l’inflation. Cette évolution pourrait refléter la réduction importante des droits de douane sur les importations en provenance des États‑Unis par le gouvernement fédéral, ce qui devrait continuer à se faire sentir sur l’inflation à mesure que l’effet des tarifs plus bas se répercute sur les prix à la consommation. Toutefois, tout n’était pas positif dans la publication de ce matin. L’inflation des services a augmenté de quelques points de base pour atteindre 3,2 % (graphique 2), en raison de hausses marquées des prix des assurances habitation et automobile, ainsi que de la première augmentation du coût des services cellulaires depuis avril 2023. Les taxes foncières ont également progressé de 5,6 % sur un an, après une hausse de 6,0 % en octobre 2024, tandis que l’inflation des loyers a connu une accélération notable (de 4,8 % à 5,2 %).
En ce qui concerne l’inflation sous-jacente, les mesures privilégiées par la BdC – l’IPC médian et la moyenne tronquée – ont légèrement ralenti en octobre pour s’établir autour de 3,0 % sur un an. À l’inverse, les mesures plus traditionnelles ‒ l’IPC excluant les aliments et l’énergie et l’IPC excluant les huit composantes les plus volatiles – ont légèrement progressé pour se situer entre 2,7 % et 2,9 %. Plus préoccupante, la moyenne mobile désaisonnalisée sur trois mois de ces dernières séries a fortement accéléré, passant de 2,1 % en septembre à 3,0 % en octobre (graphique 3). Cependant, la même mesure appliquée aux indicateurs privilégiés par la BdC est passée de 2,7 % à 2,6 % le mois dernier. Selon d’autres indicateurs récemment mis de l’avant par la BdC, rien n’indique que l’inflation sous-jacente se soit écartée de son estimation récente de 2,5 %.
Implications
Avec un ensemble large de mesures de l’inflation se maintenant dans la moitié supérieure de la fourchette opérationnelle de la BdC (1 % à 3 %) et une économie qui devrait tout juste éviter la récession au troisième trimestre de 2025, la BdC n’a guère de pression pour poursuivre les baisses de taux pour l’instant. Nous maintenons notre scénario selon lequel elle restera sur la touche au cours de la prochaine année.
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