- Florence Jean-Jacobs, économiste principale
Randall Bartlett, économiste en chef adjoint
Point de vue économique
Industrie canadienne de la défense
Concilier les impératifs de sécurité et les contraintes budgétaires
19 juin 2025
Faits saillants
- Le gouvernement fédéral a récemment annoncé qu’il atteindrait l’objectif de 2 % du PIB fixé par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) pour les dépenses en défense d’ici la fin de l’année fiscale en cours.
- Cet objectif peut sembler ambitieux, mais les membres de l’OTAN pourraient convenir d’un objectif révisé de 3,5 % du PIB après le sommet de l’OTAN de la semaine prochaine à La Haye. Une cible de 5 % du PIB a même été proposée.
- Nous ne croyons pas que le gouvernement fédéral pourra atteindre la cible de 3,5 % du PIB d’ici 2030. À moins que les dépenses soient réduites ailleurs et/ou que les revenus augmentent pour combler l’écart budgétaire, la hausse graduelle des dépenses militaires à ce niveau d’ici l’exercice 2029‑30 ferait grimper le ratio de la dette fédérale au PIB chaque année des prévisions quinquennales (graphique 1).
- Malgré des décennies de sous-investissement dans les capacités militaires canadiennes, l’industrie de la défense nationale du Canada est de taille considérable et est en pleine croissance. Elle représente 36 000 emplois directs, auxquels s’ajoutent 25 200 emplois chez les fournisseurs de la chaîne de valeur.
- Nous nous attendons à ce que l’augmentation des dépenses militaires entraîne des retombées positives importantes pour le secteur de la défense et les fournisseurs de sa chaîne de valeur au Canada. Chaque dollar dépensé en défense génère 1,20 $ de PIB nominal une fois les effets directs, indirects et induits pris en compte. L’industrie de la défense nationale pourra tirer parti du leadership du Canada en matière de recherche en intelligence artificielle (IA), ainsi que de son expertise et de sa main-d’œuvre hautement qualifiée dans des domaines clés comme la cybersécurité, l’informatique quantique, l’optique et la photonique, les matériaux avancés et les drones.
- Compte tenu des menaces de sécurité accrues et des contraintes financières auxquelles le Canada est confronté, nous formulons deux recommandations à court terme et deux à plus long terme. En premier lieu, la rationalisation des processus d’approvisionnement en défense est une condition absolument essentielle pour permettre une mise à niveau plus rapide de l’équipement militaire. Une autre solution à portée de main est la réduction des délais de traitement des demandes d’admission des recrues militaires. Pour bâtir des fondations à long terme, le gouvernement devra investir de manière décisive (et suffisante) dans des équipements modernes et pertinents. Il devra également exécuter une stratégie de défense cohérente qui permet de diversifier les alliances et de mieux aligner les objectifs militaires et civils.
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