- LJ Valencia, économiste
Marché du travail canadien : une embellie en septembre, mais les signes de faiblesse persistent
Faits saillants
- L’emploi au Canada a progressé de 60 000 postes en septembre 2025, effaçant presque le recul d’environ 65 000 observé en août. Ce résultat a surpris les prévisionnistes, qui anticipaient une hausse modeste de 5 000 emplois. Le taux de chômage est demeuré inchangé à 7,1 %, un résultat légèrement meilleur que prévu. La croissance annuelle du salaire horaire moyen s’est établie à 3,3 %, en légère hausse par rapport au mois précédent. Le tableau 1 présente les principales données.
- À la lumière des données récentes sur l’emploi, notre suivi de l’activité économique suggère une croissance du PIB réel d’environ 0,5 % en rythme annualisé au troisième trimestre, soit un niveau inférieur à la prévision de 1 % formulée par la Banque du Canada dans son Rapport sur la politique monétaire de juillet.
Commentaires
Le marché du travail canadien a rebondi en septembre, après deux mois consécutifs de pertes d’emplois. Tous les gains enregistrés proviennent de l’emploi à temps plein, alors que l’emploi à temps partiel a reculé. Les secteurs de la fabrication et de l’agriculture ont affiché leur première hausse depuis janvier. Malgré les tensions commerciales persistantes, l’emploi manufacturier a augmenté de près de 3 000 postes depuis le début de l’année. L’Alberta a enregistré la plus forte hausse mensuelle, compensant largement les pertes des mois de juillet et août. L’Ontario et la Colombie‑Britannique ont également connu des gains.
Malgré ces résultats, le portrait du marché du travail demeure contrasté, le taux de chômage étant resté stable. Chez les travailleurs âgés de 25 à 54 ans, ce taux a légèrement reculé, passant de 6,1 % à 6,0 % en septembre (graphique 1). Cette baisse s’explique par une forte création d’emplois dans cette tranche d’âge, avec un gain net de 109 000 postes, surpassant les pertes de 93 000 enregistrées en août. À l’inverse, les jeunes de 15 à 24 ans ont perdu environ 9 000 emplois, en partie à la suite de la fin des emplois estivaux. Le taux de chômage chez les jeunes a grimpé à 14,7 %, son niveau le plus élevé depuis septembre 2010, en excluant la période pandémique. Notre rapport récent Lien externe au site. examinait les facteurs à l’origine de ce taux élevé, dont certains commencent à s’atténuer.
Bien que le taux de chômage global soit demeuré stable, les mises à pied permanentes ont continué d’augmenter, tout en restant sous les seuils typiques d’une récession (graphique 2). Par ailleurs, la proportion de chercheurs d’emploi âgés de 25 à 54 ans en chômage depuis six mois ou plus a légèrement diminué.
La croissance des salaires a légèrement accéléré en septembre, atteignant 3,3 % sur un an. Ce rythme demeure toutefois bien inférieur aux niveaux élevés observés après la pandémie, qui dépassaient les 5 %. On s’attend à ce que la croissance salariale reste modérée pendant une bonne partie de 2025, en raison de l’affaiblissement de la demande de main‑d’œuvre et du ralentissement de l’activité économique. Cela dit, les hausses de salaires devraient continuer de surpasser l’inflation, soutenant ainsi la croissance des revenus réels.
Implications
Comme le soulignait notre plus récente analyse Lien externe au site. conjoncturelle, la demande intérieure semble se maintenir malgré le frein économique causé par l’incertitude commerciale. Le contexte commercial s’améliore graduellement, notamment grâce à la levée de certains tarifs de représailles, ce qui devrait permettre à l’inflation de rester proche de la cible de 2 % de la Banque du Canada. Ce contexte offre à cette dernière une marge de manœuvre bienvenue pour assouplir davantage sa politique monétaire. Nous anticipons donc une nouvelle baisse du taux directeur lors de la réunion d’octobre, qui pourrait le ramener à 2,25 %.
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