- Kari Norman
Économiste
Canada : la bonne progression de l’emploi en octobre masque des pertes dans les postes à temps plein
Faits saillants
- L’emploi au Canada a augmenté de 66 600 postes en octobre, un résultat supérieur aux attentes des prévisionnistes, qui anticipaient une baisse de 5 000. Le taux de chômage a reculé de deux dixièmes pour s’établir à 6,9 %.
- Le nombre total d’heures travaillées a diminué de 0,2 % en octobre par rapport au mois précédent, en partie en raison de conflits de travail comme la grève des enseignants en Alberta et le lock-out qui a suivi. Sur un an, il a toutefois progressé de 0,7 %. La croissance annuelle du salaire horaire moyen a atteint 3,5 % en octobre, contre 3,3 % en septembre. Le tableau 1 résume les principales données.
- Les résultats d’octobre laissent notre estimation de la croissance du PIB réel au troisième trimestre inchangée, à environ 0,5 % en rythme annualisé, conformément aux prévisions de la Banque du Canada, tout en améliorant légèrement nos perspectives pour le quatrième trimestre.
Commentaires
L’emploi au Canada a poursuivi sa progression en octobre, après une forte hausse en septembre. Ces gains cumulatifs compensent largement les pertes enregistrées durant l’été et portent l’emploi total à un nouveau sommet historique. Les secteurs liés au commerce ont mené la hausse, notamment le commerce de gros et de détail, le transport et l’entreposage ainsi que la fabrication. La plupart des provinces ont jusqu’à maintenant connu une croissance de l’emploi en 2025. En Ontario, le solide gain en octobre (55 000) permet à la province de renouer avec la croissance après des reculs plus tôt cette année. Toutefois, la poussée d’octobre repose essentiellement sur le travail à temps partiel (85 100), ce qui masque une baisse de 18 500 postes à temps plein.
Le taux de chômage a reculé chez les travailleurs du principal groupe d’âge (25 à 54 ans), passant de 6,0 % à 5,8 % en octobre (graphique 1). Les 20 600 nouveaux emplois pour les jeunes (15 à 24 ans) sont une bonne nouvelle, et le taux de chômage de ceux-ci a diminué de 0,6 point pour s’établir à 14,1 %, après avoir atteint en septembre un sommet de 15 ans hors pandémie. Il demeure toutefois supérieur de plus d’un point à son niveau d’il y a un an (nous avons récemment publié une analyse Lien externe au site. sur les facteurs expliquant ce chômage élevé chez les jeunes). Du côté provincial, le Québec affiche le taux de chômage le plus bas au pays en octobre, à 5,3 %.
Malgré ces résultats encourageants, le chômage de longue durée reste élevé : près d’un chercheur d’emploi sur quatre dans le groupe des 25 à 54 ans est sans travail depuis au moins six mois (graphique 2). Le nombre de personnes sans emploi à la suite d’une mise à pied permanente continue d’augmenter, bien qu’il demeure inférieur aux niveaux observés en période de récession. Par ailleurs, avoir un emploi ne garantit pas une sécurité financière : Statistique Canada rapporte que 26 % des ménages dont tous les membres travaillent ont de la difficulté à payer les besoins essentiels comme la nourriture et le logement.
La croissance moyenne des salaires a légèrement augmenté par rapport à septembre, atteignant 3,5 % sur un an, mais reste bien en deçà des niveaux supérieurs à 5 % observés après la pandémie. Les hausses de salaire devraient continuer de dépasser l’inflation, soutenant la croissance du revenu réel.
Implications
Le marché du travail continue de faire preuve de résilience malgré l’incertitude économique. Cela renforce notre scénario d’une croissance positive, mais modeste, du PIB au cours des prochains trimestres. Combinée aux mesures de relance budgétaire, cette situation réduit la nécessité d’un nouvel assouplissement monétaire. Nous prévoyons que la Banque du Canada maintiendra ses taux inchangés pour un certain temps.
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