- Randall Bartlett, économiste en chef adjoint • LJ Valencia, analyste économique
La BdC garde le taux directeur inchangé au moment où l’incertitude pèse lourdement sur les perspectives
Selon la Banque du Canada (BdC)
- Comme nous l’avions prévu, la Banque du Canada (BdC) a laissé le taux cible du financement à un jour inchangé à 2,75 % en avril, après l’avoir réduit lors des sept réunions précédentes. Le taux directeur est à son plus bas niveau depuis août 2022.
- À court terme, la BdC prévoit une progression trimestrielle du PIB réel de 1,8 % (annualisée) en début d’année, après un solide résultat de 2,6 % à la fin de 2024 (graphique 1). Parallèlement, l’inflation mesurée par l’IPC au premier trimestre de 2025 a dépassé les prévisions de la BdC établies dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) de janvier 2025. Dans l’ensemble, la conjoncture économique récente a incité la BdC à opter pour le statu quo.
- Notamment, comme nous l’écrivions dans notre récente analyse Lien externe au site., « [l]e retrait de la taxe sur le carbone pour les consommateurs, le 1er avril, fera baisser l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) d’environ 0,7 point de pourcentage pendant un an ». Conjuguée à la baisse des prix du pétrole à l’échelle mondiale, cette situation devrait ramener l’inflation totale de l’IPC à environ 1,5 % en avril, conformément à nos plus récentes perspectives.
- Cependant, l’avenir est plus incertain au-delà du très court terme en raison de l’imprévisibilité de la politique économique américaine. La BdC a donc choisi de présenter « deux scénarios indicatifs [...] qui incluent un vaste éventail de trajectoires possibles de la politique commerciale américaine » (graphique 2).
- Le scénario 1 suppose que d’éventuelles négociations amèneront une annulation des tarifs douaniers, mais que l’incertitude persistante continuera d’affecter les ménages et les entreprises. Par conséquent, la croissance du PIB réel fait du surplace au deuxième trimestre de 2025 et n’augmente que très modérément par la suite (graphique 3).
- Le scénario 2 suppose une guerre commerciale de longue durée dont les conséquences économiques sont graves (graphique 3). Selon ce scénario Lien externe au site., « [l]e PIB canadien se contracte au deuxième trimestre et l’économie est en récession pendant un an. La croissance reprend graduellement en 2026, mais reste faible en 2027, les droits de douane américains réduisant de façon permanente la production potentielle au Canada ainsi que notre niveau de vie. L’inflation monte au-dessus de 3 % au milieu de 2026, les droits de douane, les contre-mesures et les changements dans les chaînes d’approvisionnement faisant augmenter les coûts et ainsi grimper bon nombre de prix. Par la suite, l’inflation recule, la faiblesse de la demande limitant les pressions inflationnistes persistantes. »
Implications
En période d’incertitude, les prévisions ne peuvent être qu’incertaines. La BdC a pris les devants en présentant deux scénarios possibles pour illustrer où les politiques commerciales américaines pourraient mener l’économie canadienne au cours des prochaines années. La BdC mettra à jour ses prévisions économiques à mesure que de nouveaux renseignements sur les tarifs douaniers seront annoncés. Elle estime que nous nous trouvons actuellement sur une trajectoire quelque part entre les deux scénarios, et que nous étions plus près du scénario 2 jusqu’à tout récemment.
Ce que cela signifie pour la politique monétaire à l’avenir est moins clair. Si la BdC trace une voie pour la croissance du PIB réel et de l’inflation au cours des deux prochaines années selon ces deux scénarios, elle ne donne aucune indication des implications possibles pour la politique monétaire. Nous sommes d’avis que d’autres baisses seront annoncées à mesure que l’économie ralentira, possiblement lors de la réunion de juin.
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