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Nouvelles économiques

Canada : le déficit commercial s’est creusé en juin

5 août 2025
LJ Valencia, économiste

Faits saillants

  • Le déficit du commerce international de marchandises du Canada s’est creusé en juin pour atteindre 5,9 G$, contre 5,5 G$ le mois précédent (graphique 1). Ce résultat est légèrement inférieur aux attentes du consensus, qui prévoyait un déficit de 6,3 G$. Voir le tableau pour plus de détails.
  • Les exportations de biens ont augmenté de 0,9 % en juin sur une base mensuelle, soit une deuxième hausse consécutive. Les importations ont progressé de 1,4 %, enregistrant leur première hausse en quatre mois. En termes réels, les exportations ont diminué de 0,6 %, tandis que les importations ont augmenté de 2 %.
  • Sur une base trimestrielle, les exportations nominales ont chuté de 12,8 % et les importations ont reculé de 3,9 %. Une fois les prix ajustés, les exportations et les importations réelles ont diminué respectivement de 9,0 % et de 1,5 % au cours du trimestre.
  • L’excédent commercial du Canada avec les États-Unis a légèrement augmenté, passant de 3,6 G$ en mai à 3,9 G$ en juin (graphique 2). Par ailleurs, le déficit commercial avec les pays autres que les États-Unis s’est creusé, passant de 9,1 G$ en mai à 9,8 G$ en juin.
  • Le déficit du commerce des services s’est réduit en juin pour s’établir à 659 M$. Les exportations de services ont augmenté de 1 %, tandis que les importations de services ont légèrement reculé de 0,2 %.


Commentaires

Six des onze catégories de produits exportés ont enregistré une hausse en juin, principalement en raison de la progression des prix. Les exportations d’énergie ont été les principales contributrices à la croissance des exportations durant ce mois (3,8 %), soutenues par la montée des prix du pétrole attribuable aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Les exportations de produits agricoles, de la pêche et de produits alimentaires intermédiaires ont également augmenté (6,7 %), avec des gains généralisés dans les sous-catégories, notamment les animaux vivants, le canola et d’autres produits de culture.

À l’inverse, les exportations de métaux et de minéraux non métalliques ont diminué (−3,4 %), principalement en raison du recul des exportations d’or. Les exportations de produits en aluminium, en fer et en acier ont aussi fléchi, ce qui coïncide avec l’imposition de tarifs douaniers plus élevés par les États-Unis sur l’acier et l’aluminium canadiens.

Du côté des importations, Statistique Canada a de nouveau souligné que l’initiative de Gestion des cotisations et des recettes (GCRA) de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a entraîné une révision importante des valeurs d’importation de novembre 2024 à juin 2025. Il convient donc d’interpréter les données avec prudence.

Cinq des onze catégories ont affiché des hausses. Les plus fortes variations ont été observées dans les importations de machines industrielles, d’équipements et de pièces (27,7 %), principalement en raison de l’importation d’un module de grande valeur destiné à un projet pétrolier au large de Terre-Neuve. Les véhicules automobiles et les pièces ont enregistré une hausse modeste (2,9 %), surtout en raison de l’augmentation des importations de voitures de tourisme et de camions en provenance du Mexique. Cette hausse a suffi à compenser la baisse des importations de moteurs et de pièces de véhicules automobiles, dans un contexte de recul de la production nationale, probablement lié aux tensions commerciales persistantes avec notre voisin du Sud.


Implications

Le déficit commercial observé aujourd’hui témoigne du ralentissement des échanges commerciaux du Canada et des tensions persistantes avec son voisin du Sud. Par conséquent, les exportations nettes devraient faire baisser la croissance du deuxième trimestre de 7,1 %. Nous estimons que la croissance du PIB se situera entre -0,5 % et 0,0 % au cours du trimestre, ce qui est supérieur aux prévisions du Rapport sur la politique monétaire de juillet de la Banque du Canada.

Les tensions commerciales persistantes et la volatilité devraient fortement influencer la croissance et les décisions des banquiers centraux canadiens au cours des prochains mois. En conséquence, notre récente analyse Lien externe au site. de la croissance économique et des projections Lien externe au site. laisse entrevoir des perspectives plus modestes pour l’économie canadienne au cours des prochains trimestres.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.