- LJ Valencia
Analyste économique
Canada : un déficit commercial en baisse en mars malgré les nouveaux tarifs douaniers
Faits saillants
- La balance du commerce international de marchandises du Canada s'est réduite à un déficit de 0,5 G$ en mars (graphique 1). Ce chiffre est nettement inférieur au consensus, qui prévoyait un déficit de 1,7 G$. Voir le tableau pour plus de détails.
- Les exportations de biens ont diminué de 0,2 % en mars, une deuxième baisse mensuelle consécutive, tandis que les importations ont reculé de 1,5 % après avoir augmenté pendant cinq mois consécutifs. En termes réels, les exportations ont augmenté de 1,1 %, tandis que les importations ont baissé de 1,0 %.
- Sur une base trimestrielle, les exportations et les importations nominales ont atteint des niveaux record grâce à une croissance annualisée de 26,2 % en variation trimestrielle et de 22,3 % en variation annuelle. Après ajustement des prix, les exportations et les importations réelles ont augmenté respectivement de 10,3 % et de 9,5 % au cours du trimestre.
- L'excédent commercial du Canada avec les États-Unis a chuté de 10,8 G$ à 8,4 G$ en mars, ce qui a coïncidé avec l'imposition de nouveaux droits de douane sur les biens importés aux États-Unis (graphique 2). Parallèlement, le déficit commercial avec les autres pays que les États-Unis s'est réduit de 12,2 G$ à 9,0 G$ au cours du mois.
- Le déficit de la balance des services s'est encore réduit en mars, pour atteindre 435 M$. Les exportations de services ont augmenté d'un modeste 0,3 %, tandis que les importations de services ont diminué de 0,9 %.
Commentaires
Six des onze catégories d'exportation ont connu une baisse en mars, motivée par la diminution des prix. Les exportations de biens de consommation ont le plus baissé durant le mois (-4,2 %) en raison de la diminution des expéditions vers les marchés américains et étrangers. Les exportations de produits énergétiques ont également reculé en mars (-2,2 %) en raison de la baisse des exportations de gaz naturel, de combustible nucléaire et d'autres produits énergétiques. Ces diminutions ont été compensées par une augmentation des exportations de véhicules automobiles et de pièces détachées, en hausse de 7,7 %, reflétant la réaction anticipée des constructeurs automobiles américains aux nouveaux tarifs douaniers américains sur les véhicules fabriqués à l'étranger, qui ont été mis en place au début du mois d'avril.
Du côté des importations, Statistique Canada a de nouveau noté que l'initiative de gestion des cotisations et des recettes (CARM) de l'ASFC pourrait réviser considérablement les valeurs des importations d'octobre 2024 à mars 2025, de sorte que les données sur les importations doivent être interprétées avec prudence. Les mouvements les plus importants ont été du côté des importations de produits métalliques et de minéraux non métalliques (-15,8 %) en raison des contre-tarifs canadiens sur l'acier et l'aluminium. Les produits énergétiques ont également contribué à la baisse des importations en mars (-18,8 %).
Implications
Le Canada a affiché un déficit commercial de 0,5 G$ en mars, moins important que prévu, les entreprises canadiennes ayant augmenté leurs exportations vers d'autres marchés étrangers à la suite de l'entrée en vigueur des nouveaux tarifs douaniers américains. Par conséquent, les exportations nettes devraient ajouter 0,6 point de pourcentage à la croissance du premier trimestre, conduisant à une croissance annualisée du PIB réel d'environ 1,7 %. Cela correspond globalement aux prévisions du Rapport sur la politique monétaire d'avril de la Banque du Canada, la modeste réduction des stocks étant compensée par la hausse de la demande intérieure.
Les tarifs douaniers actuels et les menaces en cours devraient augmenter la volatilité commerciale durant les prochains mois, ce qui influencera fortement la croissance économique et les décisions des banquiers centraux canadiens. Par conséquent, nos dernières prévisions Lien externe au site. annoncent une légère récession au Canada en 2025, dès le deuxième trimestre, en raison de la baisse des exportations vers les États-Unis combinée à la faiblesse de la consommation et de l'investissement des entreprises.
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