Urgence, risque et opportunité : l’intégration de la biodiversité et du capital naturel dans les pratiques de DGIA
L’intégration des risques liés à la biodiversité et au capital naturel dans les pratiques d’investissement responsable est un enjeu urgent qui a pris de l’ampleur au cours des dernières années. En 2025, le Forum économique mondial a hissé la perte de biodiversité au deuxième rang des risques planétaires les plus critiques pour la prochaine décennie
Au sein de la communauté financière, les termes « biodiversité », « nature » et « capital naturel » sont souvent utilisés de façon interchangeable, bien que leur signification diffère. La biodiversité englobe les différentes formes de vie dans les écosystèmes terrestres et aquatiques, tandis que la nature comprend tous les systèmes existants sur Terre, comme les forces et les processus naturels, notamment la météo, la mer et les montagnes
Il existe un lien étroit entre la biodiversité et les activités économiques. En effet, environ 58 billions de dollars américains du PIB mondial sont modérément ou fortement dépendants de la nature
Qu’a fait DGIA jusqu’à maintenant?
En 2021, la protection de la biodiversité et du capital naturel est devenue l’un des 4 grands thèmes de durabilité de Desjardins Gestion internationale d’actifs (DGIA). Comprendre exactement ce que la biodiversité implique en termes de gestion d’actifs fait maintenant partie de notre mandat. Depuis, nous intégrons de plus en plus la biodiversité à nos stratégies, notre politique en investissement responsable (PDF, 2,6 Mo), nos analyses des émetteurs et nos efforts d’intendance. La double matérialité de l’incidence d’un secteur ou d’un émetteur sur les différents éléments liés à la biodiversité et la nature, incluant l’eau, la terre et la pollution, est évaluée et prise en compte dans nos pratiques.
Afin d’approfondir l’intégration des enjeux liés à la biodiversité dans le secteur alimentaire, nous nous sommes joints à l’initiative Farm Animal Investment Risk and Return (FAIRR) Lien externe au site (en anglais seulement) en 2021. Cela nous a permis de mieux faire connaître les risques et les occasions liés aux facteurs ESG dans l’agro-industrie. Par l’intermédiaire de FAIRR, nous menons des engagements collaboratifs sur des enjeux émergents tels que les protéines durables, les déchets et la pollution.
En 2022, pour renforcer notre compréhension du lien entre la biodiversité, la nature et la finance, nous avons complété une analyse exhaustive de différentes initiatives mondiales. Cela nous a menés à signer le Finance for Biodiversity Pledge Lien externe au site (en anglais seulement) et à s’engager à atteindre ses 5 objectifs :
- Collaborer avec des groupes de travail : nous avons rejoint 5 groupes de travail de la Finance for Biodiversity Foundation Lien externe au site (en anglais seulement), le Nature Reference Group Lien externe au site (en anglais seulement) des Principles for Responsible Investment (PRI) et le Food and Nature Working Group Lien externe au site (en anglais seulement) de Ceres afin de communiquer nos pratiques et renforcer notre base de connaissance.
Partager nos connaissances dans le cadre de tables rondes : depuis 2022, DGIA participe chaque année à de nombreuses tables rondes, notamment celles de RI Canada, des PRI, de la COP15 et de la COP16. - Intervenir auprès des entreprises dans le cadre de nos pratiques d’intendance : nos pratiques d’intendance soutiennent notre engagement auprès des émetteurs. La politique régissant l’exercice des droits de vote par procuration (PDF, 1,2 Mo) de DGIA traite de thèmes liés à la biodiversité, comme la déforestation, la pollution liée au plastique et les pesticides. Nous évaluons toujours les propositions d’actionnaires au cas par cas et nous nous efforçons de soutenir les meilleures pratiques dans chaque secteur. Nous avons également adopté un plan d’engagement dans lequel 11 entreprises canadiennes sur 50 ont été sélectionnées précisément pour des enjeux qui relèvent de la biodiversité. En 2024, nous avons effectué 32 dialogues concernant différents enjeux liés à la biodiversité, notamment en matière de déforestation, d’évaluation des risques et de gestion de l’eau. Notre participation à des initiatives comme FAIRR et Nature Action 100 Lien externe au site (en anglais seulement) (une initiative mondiale d’engagement des investisseurs à laquelle nous nous sommes joints en 2023) approfondit la portée de nos engagements.
- Évaluer les risques à l’aide d’ENCORE : en 2023, une évaluation des dépendances et des impacts des secteurs sur la biodiversité réalisée à l’aide de l’outil ENCORE (Exploring Natural Capital Opportunities, Risks and Exposure) a mis en évidence les secteurs ayant la plus grande incidence, notamment ceux de l’énergie, des matériaux, des services publics, de la consommation et des industries. Les résultats finaux ne nous ont pas étonnés; au contraire, ils ont confirmé l’évaluation de la matérialité effectuée par DGIA lors de l’analyse des émetteurs et nous ont permis d’acquérir une compréhension globale de l’incidence des risques liés à la biodiversité sur les secteurs et les émetteurs des titres détenus dans nos portefeuilles.
- Établir des cibles : en 2022, nous nous étions officiellement fixé comme objectif de comprendre, avant la fin de 2024, dans quelle mesure nos solutions de placement étaient exposées aux risques et aux occasions liés à la biodiversité et au capital naturel. Nous avons atteint notre cible grâce à l’analyse ENCORE
5 publiée en 2024. Notre prochaine cible est décrite ci-dessous. - Communiquer de l’information au public : nos pratiques liées à la biodiversité et au capital naturel sont communiquées publiquement dans les rapports annuels d’investissement responsable de DGIA, ainsi que dans des articles et des publications en ligne.
Notre prochain objectif et notre nouveau cadre d’engagement
Alors que nous nous apprêtons à entamer le prochain chapitre de l'intégration de la biodiversité et du capital naturel, notre ambition est de demeurer agiles dans notre capacité à apprendre, à nous adapter et à comprendre les risques et les opportunités qui découlent de cette intégration pour nos clients et leurs investissements. Les pratiques d’intendance constituant un outil clé, nous avons choisi de renforcer notre approche en ce qui a trait à nos engagements. Nous nous sommes donc fixé un nouvel objectif :
Poursuivre les engagements auprès des entreprises sur le thème de la biodiversité et du capital naturel, et d'ici 2027, de classer ces engagements selon un cadre de suivi propriétaire.
Ce nouvel objectif nous aidera à concrétiser notre structure d'engagement en matière de biodiversité afin de promouvoir le changement de manière plus efficace et, ultimement, de favoriser des pratiques durables au sein des entreprises dans lesquelles nous investissons. En plus des outils existants, le cadre comprend des questions pour encourager le dialogue, l'identification d’indicateurs clés pour encore mieux surveiller les émetteurs, et d'autres outils pour promouvoir la convergence vers l'objectif. À l’interne, l'objectif soutiendra la création de solutions basées sur la nature et fondées sur les risques matériels liés à la biodiversité des différents émetteurs.
Les institutions financières : des vecteurs de changement
En tant qu’institution financière, nous pouvons, par le biais de nos pratiques, diriger les émetteurs dans la bonne voie en ce qui concerne la biodiversité. DGIA considère la biodiversité comme un élément essentiel de l’environnement et prend acte de l’urgence d’agir. Ces réalisations sont à la base de notre nouvel objectif d’engagement, qui va nous outiller afin de mieux suivre l’évolution des pratiques liées à la biodiversité des émetteurs qui figurent dans nos portefeuilles, en plus d’augmenter notre imputabilité. Cet objectif nous permettra de mieux comprendre comment la biodiversité peut être intégrée et suivie au sein des entreprises pour œuvrer en faveur d'un avenir respectueux de l'environnement.
Geneviève Grenon
Conseillère principale Investissement responsable, Marchés privés