Parce que vous êtes souvent enseveli sous le travail, que vos projets vous font carburer et, bien souvent, parce que vous ne voulez pas penser à la retraite, chers entrepreneurs, vous n’envisagez pas nécessairement la passation de votre « bébé », votre entreprise.
Mais pour les entrepreneurs comme pour les super-héros, toute mission a une fin. Et il y a mille bonnes raisons pour vous y préparer.
Redéfinir la retraite
Retraite : le mot est lourd de sens! Peut-être faut-il alors simplement le bannir de votre vocabulaire. Après tout, se retirer ne rime pas avec ennui, chaise berçante et solitude. Vous pouvez aussi partir pour amorcer d’autres projets.
« L’entrepreneur est une “bibitte” à part », explique Richard Quinn, directeur principal transfert d’entreprise chez Desjardins. « L’adrénaline et la prise de risques sont très ancrées en lui ou elle. Penser à faire autre chose que de se consacrer à son entreprise, c’est un peu comme abandonner, c’est contre nature. »
Protéger son entreprise
Mais, puisque toute bonne chose à une fin, il faut bien penser à l’après et protéger votre entreprise. Vous n’avez certainement pas trimé dur pendant des années pour que votre entreprise s’éteigne à votre départ!
Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins, est claire à cet égard. « Les entrepreneurs sont des personnes clés. Si un pépin survient demain matin, l’entreprise doit être en mesure de poursuivre ses activités. »
La pérennité, ce n’est pas une science exacte, mais cela se travaille : « L’entrepreneur doit se demander si son entreprise est prête à être confiée à autrui. Est-ce que l’équipe est stable? Est-elle rentable? Le marché est-il défini? Est-ce qu’il y a un plan d’affaires? Qui est la relève, et quelles sont ses capacités? », précise Richard Quinn.
Penser à l’après, préparer une transition en douceur, c’est un peu comme rédiger un testament et préparer son deuil. C’est difficile, mais nécessaire afin d’assurer le futur de votre entreprise.
Défendre ses acquis
Si l’entrepreneuriat est un mode de vie, l’entreprise est aussi souvent perçue comme le fonds de retraite de l’entrepreneur. « Cela peut être une erreur, croit Angela Iermieri. L’entrepreneur peu mal évaluer la valeur de son entreprise parce qu’il est impliqué émotivement. Et en plus, la valeur marchande de l’entreprise au moment de la vente peut varier selon le contexte économique, le contexte du marché, et même selon la situation personnelle de l’entrepreneur. »
Ainsi, le simple fait d’admettre qu’elle sera éventuellement vendue pose la question de l’évaluation de son actif. Est-ce suffisant pour s’assurer une retraite confortable? Est-ce que ce sera assez pour amorcer de nouveaux projets et protéger ses proches?
Dans la mesure où la réponse est négative, il vous faudra diversifier vos éléments d’actif. Plus la réflexion amorcée se fera tôt, plus le temps jouera en votre faveur et la vapeur pourra être renversée.
Songer à une transition avant de partir une bonne fois pour toutes, quitte à demeurer actif comme conseiller par exemple, c’est aussi laisser le temps aux proches, comme à vos propres enfants, de manifester leur intérêt pour reprendre les rênes de votre entreprise.
Concrétiser ses rêves
La vie après votre entreprise est un nouveau chapitre; c’est l’occasion parfaite pour concrétiser d’autres rêves! Après tout, il y a 168 heures dans une semaine.
Si vous manquez d’idées, vous pouvez en parler avec d’autres entrepreneurs. Comment ont-ils occupé leur temps après l’entreprise? L’expérience des autres peut s’avérer très utile et vous inspirer.
Et pour continuer à vous sentir utile et valorisé, pourquoi n’allez-vous pas transmettre vos connaissances à de jeunes entrepreneurs ou vous lancer dans un nouveau secteur d’activité?
Protéger le travail d’une vie, assurer son avenir et celui de ses proches, réaliser de nouveaux projets : êtes-vous prêt à imaginer la vie après votre entreprise?