Présidents du Mouvement Desjardins
La fonction de président a évolué avec le temps. Jusqu'à la fin des années 1960, le président de la Fédération provinciale était à la tête du conseil d'administration, mais la gestion quotidienne reposait principalement entre les mains du directeur général, Cyrille Vaillancourt. Le poste de président et de chef de la direction du Mouvement Desjardins tel qu'il est conçu aujourd'hui a été confié pour la première fois en 1972 à Alfred Rouleau.
« Parmi les fonctions publiques qu'un citoyen peut exercer au Québec, écrivait en 1986 le journaliste Claude Turcotte dans le quotidien Le Devoir, il s'en trouve peu qui soient plus importantes et prestigieuses que celle de président de la [Fédération des caisses Desjardins], un Mouvement qui prend une place grandissante dans les activités économiques québécoises, tout en continuant d'exercer une autorité morale, sociale et politique dans son sens le plus large. » Voici un bref aperçu de la vie et du mandat de ceux et de celle qui ont présidé aux destinées du Mouvement des caisses Desjardins.
Président de la Fédération de Québec des unions régionales de caisses populaires Desjardins de 1932 à 1936
Né à Saint-Anselme le 17 janvier 1892 d'un père médecin et député, Cyrille Vaillancourt fait ses études commerciales et classiques au Collège de Lévis. Il commence sa carrière au ministère de l'Agriculture du Québec où il est nommé chef du Service de l'apiculture en 1917. Pour favoriser le développement de cette industrie et de celle de l'érable qui passe sous sa responsabilité quelques années plus tard, il fonde la Société coopérative des apiculteurs, puis la Société coopérative des producteurs de sucre d'érable, dont il assure la direction jusqu'à son décès.
En 1924, Cyrille Vaillancourt entre au conseil d'administration de l'Union régionale de Québec et accède à la présidence 2 ans plus tard. À la fin de la décennie, il est élu administrateur de la Caisse populaire de Lévis. Après avoir joué un rôle de premier plan dans la création de la Fédération de Québec des unions régionales en 1932, il est élu président et nommé directeur général. Il quitte la présidence 4 ans plus tard, mais il demeure à la direction générale jusqu'en 1969.
Cyrille Vaillancourt doit bâtir avec peu de moyens la nouvelle institution qui regroupe les unions régionales des caisses populaires. Éloquent, doué d'un bon sens de l'organisation et d'une grande énergie, il travaille à réaliser l'unité du Mouvement des caisses Desjardins. Il crée à cet effet la revue La Caisse populaire Desjardins en 1935 qui devient la Revue Desjardins, 6 ans plus tard. Il parvient également à une entente avec la Canadian Bankers' Association pour la compensation des chèques qui était auparavant complexe et coûteuse pour les caisses. Il se trouve, dans les années 1940, au cœur des débats sur le partage des responsabilités, la confessionnalité et l'autonomie des caisses populaires.
Cyrille Vaillancourt s'affaire également à forger des liens entre les caisses populaires et l'ensemble du mouvement coopératif. Il prend part à la création du Conseil supérieur de la coopération en 1939 (aujourd'hui le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité). Dans les années qui suivent, il entre en contact avec les credit unions canadiennes et américaines. Deux congrès internationaux sont organisés à Lévis : en 1950, pour les 50 ans de la Caisse populaire de Lévis, et en 1957, pour les 25 ans de la Fédération provinciale.
Principal porte-parole du Mouvement Desjardins jusqu'à la fin des années 1960, Cyrille Vaillancourt figure parmi les acteurs de premier plan de chaque événement d'importance qui survient dans l'univers des caisses populaires. Il contribue activement à la mise sur pied de la Société d'assurance des caisses populaires en 1944, aujourd'hui Desjardins Groupe d'assurances générales, et à celle de l'Assurance-vie Desjardins en 1948, aujourd'hui Desjardins Sécurité financière. Il participe à la fondation ou à l'acquisition de plusieurs institutions dans les années 1960, dont La Sauvegarde, La Sécurité, la Société de fiducie du Québec et l'Institut coopératif Desjardins. Figure de proue du mouvement des caisses pendant 4 décennies, il est qualifié de « second fondateur des caisses populaires » par ses contemporains.
Cyrille Vaillancourt a consacré sa vie aux caisses populaires tout en s'impliquant dans plusieurs autres domaines d'activités. Il entre au Conseil législatif du Québec en 1943, puis au Sénat du Canada l'année suivante où il siège jusqu'en 1969. Il s'est également démarqué par son action philanthropique. Il a entre autres présidé la Société Saint-Vincent-de-Paul de Lévis de 1932 à 1962. Profondément et durablement impliqué dans sa ville d'adoption, Cyrille Vaillancourt est en bonne partie responsable de l'implantation des sièges sociaux du Mouvement Desjardins à Lévis. Ralenti par une santé de plus en plus fragile, il quitte la plupart de ses fonctions au cours de l'année 1969. Il décède le 30 octobre 1969.
Président de la Fédération de Québec des unions régionales de caisses populaires Desjardins de 1936 à 1944
Eugène Poirier voit le jour à Saint-Aimé sur les rives de la rivière Yamaska en 1891. Il fait ses études au Séminaire de Saint-Hyacinthe, puis à l'Université de Montréal avant d'être admis au notariat en 1913.
Cinq ans plus tard, il compte parmi les fondateurs de la Caisse populaire de Sainte-Cécile. Il siège au conseil d'administration et est vite élu à la présidence. Délégué de la coopérative à la fondation de l'Union régionale des caisses populaires Desjardins de Montréal en 1924, il en devient administrateur 2 ans plus tard, puis président de 1930 à 1945.
Convaincu de la nécessité de mettre sur pied un service d'inspection des caisses, il fait partie des fondateurs de la Fédération de Québec en 1932. Proche de l'Union nationale dirigée par Maurice Duplessis, Eugène Poirier accède à la présidence de la Fédération après les élections provinciales de 1936 qui conduisent ce parti politique au pouvoir. Son collègue et ami Cyrille Vaillancourt, sympathisant du Parti libéral, lui cède sa place afin de faciliter les relations avec le nouveau gouvernement.
L'historien Pierre Poulin explique qu'Eugène Poirier formait un tandem avec Wilfrid Guérin, lui aussi notaire et gérant de la Caisse populaire de l'Immaculée-Conception. Doté d'une prestance et d'un sens des relations publiques, le premier jouait le rôle de porte-parole et le deuxième, celui de maître à penser. Ensemble, ils mènent à partir du début des années 1940 un mouvement de contestation des politiques de la Fédération, principalement en ce qui concerne la confessionnalité des caisses et les relations avec les coopérateurs du Canada anglais. Pour eux, il est essentiel de conserver le caractère catholique et canadien-français des caisses populaires.
Ne parvenant pas à imposer son point de vue, Eugène Poirier quitte la présidence de la Fédération en 1944 et fait campagne pour que l'Union régionale de Montréal s'en retire. Ses démarches aboutissent à la scission de 8 caisses qui fondent la Fédération de Montréal des caisses Desjardins à laquelle se joint un neuvième membre peu de temps après. L'organisation qu'il préside jusqu'à son décès à l'automne 1960 réintègrera le Mouvement Desjardins en 1982.
C'est également avec Wilfrid Guérin qu'il rédige en 1936 la loi qui crée l'Office du crédit agricole. Il quitte le notariat pour diriger l'office, dont la présidence lui est confiée par le premier ministre Maurice Duplessis. En plus des 40 ans qu'il a consacrés aux caisses populaires, Eugène Poirier s'est distingué par son implication sociale. Il a entre autres présidé le Service provincial de l'habitation familiale, siégé au conseil d'administration de la compagnie d'assurance L'Alliance, été gouverneur de l'Université de Montréal et membre du comité de l'Instruction publique.
« Dans la poursuite de son but, dans l'exercice de ses opérations, la caisse fera appel à votre intelligence, à votre cœur et à votre âme. », Eugène Poirier, Journée de l'épargne du 26 janvier 1936.
Président de la Fédération de Québec des unions régionales de caisses populaires Desjardins de 1944 à 1955
Fils d'un marchand, Laurent Létourneau est né à Québec en 1880. Comptable de formation, il a obtenu un diplôme de l'Académie commerciale de Québec, puis le titre de fellow de la Canadian Bankers' Association. Il commence sa carrière en 1899 à titre de gérant d'une succursale de la Banque Nationale à Saint-Casimir, puis à Trois-Rivières.
Laurent Létourneau quitte la Banque Nationale à la suite de la fusion de ses activités avec celles de la Banque d'Hochelaga en 1924. La direction générale de l'Union régionale de Trois-Rivières lui est offerte au même moment. Il accepte ce poste qu'il occupe jusqu'en 1955. À son arrivée dans l'univers des caisses populaires, il est présenté comme un « banquier converti à la coopération ». Ses connaissances et sa longue expérience bancaires représentent des atouts indéniables et appréciés dans les différents postes qui lui sont confiés au fil de sa carrière.
Entré au conseil d'administration de la Caisse populaire de Trois-Rivières en 1929, Laurent Létourneau accède à la présidence 11 ans plus tard et l'assume jusqu'à son décès. Il travaille également à titre d'inspecteur de caisses populaires pour la Fédération provinciale dès sa fondation en 1932. Il entre à son conseil d'administration en 1941 et en est élu vice-président. Il succède à Eugène Poirier à la présidence 3 ans plus tard.
Lorsqu'il prend la tête de la Fédération en 1944, le réseau des caisses est en pleine expansion. La crise économique des années 1930 a poussé plusieurs communautés à se doter d'une caisse populaire. De plus, les restrictions imposées durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) ont grandement favorisé l'épargne. Cependant, avec la fin du conflit, plusieurs appréhendent un retrait massif de l'argent accumulé dans les institutions financières. Compétent, charismatique, autoritaire, et pragmatique, Laurent Létourneau prend les moyens pour consolider le Mouvement des caisses. En 1949 est créé un fonds de sécurité destiné à aider des caisses en difficulté, mais viables, à redresser leur situation financière et à éviter la fermeture.
Laurent Létourneau est aussi au cœur de la fondation des premières filiales. Il est président fondateur de la Société d'assurance des caisses populaires en 1944, aujourd'hui Desjardins Groupe d'assurances générales. Il est également nommé vice-président de la seconde filiale, l'Assurance-vie Desjardins, fondée en 1948, aujourd'hui Desjardins Sécurité financière.
Comme ses prédécesseurs, son engagement dans les caisses populaires est allé de pair avec une grande implication sociale. Il a travaillé dans plusieurs organisations communautaires dans la région trifluvienne. Laurent Létourneau a consacré plus de 30 ans de sa vie à la coopération d'épargne et de crédit lorsqu'il décède le 13 novembre 1955.
« L'idée de nous faire travailler en commun, au bien de l'œuvre commune, est excellente. […] Enfin, nous devons être prêts à évoluer, si nécessaire, pour répondre aux demandes de notre temps. », Laurent Létourneau, congrès des caisses populaires de 1952.
Président de la Fédération de Québec des unions régionales de caisses populaires Desjardins de 1956 à 1959
Né en 1885 à Colebrooke dans le New Hampshire sans doute au sein d'une communauté franco-américaine formée d'immigrants canadiens-français, Abel Marion est baptisé à Paquetteville. Il rentre au Canada avec ses parents à l'âge de 7 ans. Après des études au Collège Saint-Henri et au Collège Saint-Sulpice à Montréal, il s'installe à Sainte-Edwidge en Estrie vers 1905. Ses occupations professionnelles sont multiples, mais il est d'abord et avant tout un agriculteur.
Très impliqué dans sa paroisse dont il a été le maire, il fonde en 1914 la Société coopérative agricole de Sainte-Edwidge et en est le premier directeur général. Il joue le même rôle de pionnier lors de la mise sur pied d'une caisse populaire dans sa localité en 1933. Il la gère pendant près de 15 ans. Un an après sa fondation, Abel Marion poursuit son œuvre de bâtisseur en participant à la création de l'Union régionale de Sherbrooke, qu'il préside jusqu'en 1959. Ce poste dans la toute nouvelle union est doublé d'un siège au conseil d'administration de la Fédération.
Homme de la terre, Abel Marion s'est surtout illustré dans le monde agricole. Il accède à la vice-présidence de l'Union catholique des cultivateurs (UCC) en 1930, aujourd'hui l'Union des producteurs agricoles. Il devient président 6 ans plus tard, poste qu'il occupe jusqu'en 1954. Diplomate et habile stratège au tempérament prudent, il est tenu en haute estime par le gouvernement en tant que président de l'UCC. Après l'élection de l'Union nationale en 1936, il jouit d'un accès quasi illimité au premier ministre du Québec Maurice Duplessis. Il est d'ailleurs impliqué dans l'adoption de la loi sur le crédit agricole, rédigée par Eugène Poirier et Wilfrid Guérin. Il siège également à la Commission Héon de 1955 sur les problèmes dans l'agriculture. Son engagement dans le monde agricole dépasse les frontières du Québec. Il a longtemps été vice-président de la Fédération canadienne de l'agriculture.
En 1944, il devient vice-président de la Fédération provinciale. Il compte également parmi les premiers administrateurs de la Société d'assurances des caisses populaires, aujourd'hui Desjardins Groupe d'assurances générales. En 1956, il succède à Laurent Létourneau, décédé en fonction, à la présidence de la Fédération.
Âgé de 74 ans, Abel Marion quitte la présidence de la Fédération de Québec des unions régionales en 1959, 3 ans seulement après sa nomination. Sa santé chancelante l'amène également à céder sa place à la tête de l'Union régionale de Sherbrooke. Bien que son mandat ait été bref, il symbolise l'étroite collaboration entre les caisses populaires et le monde rural. Au terme d'une vie marquée par la participation à une multitude d'organisations, il décède le 15 février 1970.
« Inutile de vous dire que ce n'est pas sans un certain déchirement que je prends congé d'une œuvre qui m'a toujours tenu à cœur et que j'estimerai toujours comme la plus belle tant au point de vue de l'organisation qu'au point de vue des services rendus. », Abel Marion, lettre de démission du 27 mai 1959.
Président de la Fédération de Québec des unions régionales de caisses populaires Desjardins de 1959 à 1972
Issu d'une famille d'agriculteurs, Émile Girardin voit le jour à Yamachiche le 28 novembre 1895. De 1909 à 1913, il étudie au Séminaire de Trois-Rivières, puis à l'École normale Jacques-Cartier à Montréal. Il enseigne dans différentes écoles de la métropole au cours des 10 années suivantes, puis il devient directeur d'école jusqu'en 1939. Il entre alors au service de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) où il occupe différents postes jusqu'à sa retraite du monde de l'éducation en 1960. Ce long parcours professionnel est particulièrement remarquable en considération de l'implication profonde et durable d'Émile Girardin dans le développement des caisses populaires. Ses activités de coopérateur sont par ailleurs indissociables de sa profession d'éducateur.
En 1919, il participe à la fondation de la Caisse populaire de Sainte-Clothilde et en assume la direction générale alors qu'il n'a pas même 25 ans. Il gère la coopérative pendant 15 ans. En 1922, il siège au Bureau central d'inspection et de surveillance des caisses populaires de Montréal, une organisation temporaire, sans statut juridique, qui précède la fondation d'une union régionale montréalaise en 1924. Administrateur de l'union à partir de 1926, il en devient le directeur général en 1935, poste qu'il occupe pendant près de 3 décennies. À ce titre, il participe activement à la mise sur pied de la Caisse centrale Desjardins de Montréal l'année suivante et en assure la direction générale jusqu'en 1944.
Les caisses scolaires figurent parmi les plus importants points de contact entre sa carrière d'éducateur et celle de coopérateur. En 1949, il est chargé par la CECM d'organiser l'épargne des écoliers. Inspiré d'un modèle observé à Cleveland aux États-Unis, le programme de relance des caisses scolaires qu'il conçoit mise sur une plus grande participation des élèves à toutes les opérations. Sa nouvelle formule donne une puissante impulsion à l'épargne du sou non seulement à Montréal, mais dans l'ensemble du Québec.
Devenu président de l'Union régionale de Montréal en 1954, il entre au conseil d'administration de la Fédération provinciale, dont la vice-présidence lui est confiée l'année suivante. Il figure également parmi les administrateurs de l'Assurance-vie Desjardins, aujourd'hui Desjardins Sécurité financière. En 1959, il devient le cinquième président de la Fédération de Québec des unions régionales.
Avec Cyrille Vaillancourt, directeur général de la Fédération, dont il partage la prudence et la fidélité aux valeurs traditionnelles, Émile Girardin engage le Mouvement Desjardins sur la voie de la modernisation et de l'adaptation aux changements au cours de la décennie 1960. Par exemple, au terme d'un processus démocratique impliquant les dirigeants des caisses et en réponse aux demandes de certains membres et de différents acteurs sociaux, les caisses populaires s'ouvrent au crédit à la consommation.
Cette période est également celle de la mise en place d'un véritable complexe financier, comme en témoignent les acquisitions successives de La Sauvegarde, une compagnie d'assurance sur la vie, de la Société de fiducie du Québec et de La Sécurité, une compagnie d'assurances générales. L'Institut coopératif Desjardins, un centre résidentiel spécialisé dans l'éducation des adultes, est fondé en 1963. Émile Girardin en avait formulé l'idée.
Lors de la tenue de l'Exposition universelle à Montréal en 1967, Émile Girardin préside la Caisse populaire Desjardins de l'Expo 67. Elle est reliée à un ordinateur qui effectue le télétraitement informatique des opérations. Cette première canadienne dans le domaine bancaire marque les débuts de l'informatisation des caisses. Un système de télétraitement des données est ensuite étendu à l'ensemble du réseau à partir de 1970.
Émile Girardin quitte la présidence de l'Union régionale de Montréal en 1971, puis de la Fédération de Québec l'année suivante. Il meurt à Montréal le 20 mars 1982.
Président du Mouvement des caisses Desjardins de 1972 à 1981
Alfred Rouleau est né à Sherbrooke le 19 août 1915 et a grandi à Québec dans un milieu populaire. Après des études écourtées par la Grande Dépression, il occupe des emplois précaires. Il suit quelques années plus tard les cours de coopération du père Georges-Henri Lévesque à l'Université Laval. Il est, pour reprendre la formule de l'historien Guy Bélanger, « l'autodidacte devenu président ». En 1943, il participe à la fondation de la Caisse populaire de Notre-Dame-du-Chemin à Québec. Embauché la même année comme représentant pour La Laurentienne, une compagnie d'assurance-vie, il devient gérant du bureau régional de Montréal-Richelieu 2 ans plus tard. Très engagé dans les mouvements d'action catholique, il est élu président de la Fédération des mouvements de jeunesse du Québec en 1948.
Au cours de cette même année, l'Assurance-vie Desjardins (AVD), aujourd'hui Desjardins Sécurité financière, est fondée. Sa direction est confiée à Alfred Rouleau qui n'a que 33 ans. Dès son arrivée, il voit un bel avenir pour l'institution naissante. Son équipe est petite, mais jeune et dynamique. En 1955, il étend les activités de l'AVD dans le Canada pour servir les francophones. En effet, il obtient un permis pour exercer en Ontario et au Nouveau-Brunswick, puis en 1959, une charte fédérale pour offrir ses services dans l'Ouest canadien.
Bâtisseur énergique et visionnaire, il orchestre une multitude de projets. De 1958 à 1969, l'AVD commandite une série d'émissions éducatives à Radio-Canada, notament Joindre les deux bouts, qui connaît un immense succès. À la fin de la décennie 1950, il imagine la « Cité des Jardins », un développement qu'il souhaitait à la fois administratif et résidentiel. Son projet a donné naissance à l'actuelle Cité Desjardins de la coopération qui regroupe les sièges sociaux du Mouvement Desjardins à Lévis. Il est également à l'origine, dès le début des années 1960, du projet du complexe Desjardins à Montréal qui voit le jour sous sa présidence en 1976. Alfred Rouleau contribue activement à la modernisation et au développement du réseau de filiales. La première acquisition du Mouvement, La Sauvegarde, se fait à son initiative. Il en assure la présidence, tout en jouant un rôle déterminant dans les autres fondations et acquisitions des années 1960.
En 1971, l'Assemblée nationale du Québec adopte une loi qui redéfinit les cadres du Mouvement des caisses Desjardins. La loi fait de la Fédération l'organe de coordination du Mouvement et permet aux filiales de siéger au conseil d'administration de celle-ci. Elle crée également le poste de président du Mouvement Desjardins. Le 27 avril 1972, Alfred Rouleau devient le premier président à temps plein du Mouvement Desjardins.
Son mandat à la tête du Mouvement Desjardins coïncide avec une période de croissance remarquable. Reconnu pour sa recherche du consensus de même que sa détermination une fois la décision prise, Alfred Rouleau travaille à la consolidation et surtout à une plus grande participation des caisses au développement économique du Québec. La Société d'investissement Desjardins, aujourd'hui Desjardins Capital de risque, qui travaille dans le domaine des prêts industriels et commerciaux entre en activité en 1974. La Caisse centrale Desjardins, le bras financier du Mouvement qui avait été rêvé par Alphonse Desjardins, est mise sur pied en 1979 et présidée par Alfred Rouleau. La même année, la Fédération des caisses d'économie du Québec joint le Mouvement Desjardins. Alfred Rouleau a « donné une piqûre de fierté aux gens du Mouvement », selon son successeur, Raymond Blais.
Fort de son passé de militant d'action catholique, il préside le Conseil de la coopération (aujourd'hui Conseil québécois de la coopération et de la mutualité), s'illustre en tant que membre du Conseil économique du Canada, du Conseil canadien de développement social et du Comité central de l'Alliance coopérative internationale au cours des années 1960 et au début de la décennie suivante. S'il s'est porté candidat aux élections fédérales de 1944 sous la bannière du Bloc populaire, Alfred Rouleau ne fait pas de politique active par la suite, malgré de nombreuses invitations. Sa notoriété fait cependant du Mouvement Desjardins un interlocuteur incontournable dans les grands débats de société des années 1970.
Alfred Rouleau doit quitter la présidence en 1981. Il devient administrateur-conseil dans un important cabinet de comptables. Il décède à Montréal le 19 octobre 1985.
Président du Mouvement des caisses Desjardins de 1981 à 1986
Fils d'un commerçant, Raymond Blais est né à Saint-Patrice de Beaurivage dans Lotbinière en 1934. Après avoir fréquenté le Collège Sacré-Cœur de Victoriaville, il obtient un baccalauréat en sciences de l'administration à l'Université Laval, suivi d'une maîtrise en sciences commerciales. Devenu membre de l'Ordre des comptables agréés, il travaille par la suite principalement comme contrôleur financier, puis en tant que chargé de cours à l'Université Laval.
Cette expérience en enseignement n'est pas étrangère à son entrée au Service d'éducation de la Fédération provinciale en 1968. Ses premières années dans le Mouvement des caisses Desjardins se déroulent à l'Institut coopératif Desjardins. En 1970, il agit à titre de directeur des Services techniques de la Fédération. Il est au cœur de l'implantation du Système intégré des caisses (SIC) qui marque les débuts de l'informatique dans le réseau des caisses. L'Union régionale de Québec fait appel à ses services, 3 ans plus tard, pour le poste de directeur général. Il siège par le fait même à différents conseils d'administration du Mouvement Desjardins, dont celui de la Fédération et de Crédit industriel Desjardins qu'il préside à partir de 1978.
Soucieux de créer les conditions d'une plus grande cohésion et d'une meilleure synergie, Raymond Blais dirige à partir de l'été 1977 un comité chargé de l'étude du partage des responsabilités et des champs de juridiction entre les unions régionales, les filiales et la Fédération provinciale. Poursuivant une réflexion déjà entamée qui aboutira à la restructuration à la fin des années 1990, le « Rapport Blais » est déposé en juin 1979. Il propose un changement d'attitude plutôt qu'une redéfinition formelle des rapports. Cette étude est l'une des principales sources d'inspiration de Blais lorsqu'il accède à la présidence.
Élu président du Mouvement Desjardins le 20 janvier 1981, Raymond Blais succède à Alfred Rouleau dans un contexte économique difficile. La récession qui sévit est alors considérée comme la pire depuis la crise économique des années 1930. Elle affecte profondément de nombreuses caisses. Les obstacles se multiplient en ce début de mandat, mais les réalisations ne manquent pas.
Dès l'été 1981, la franchise et les opérations Visa sont achetées à une banque canadienne. L'automne suivant, la Caisse centrale Desjardins, fondée 2 ans auparavant, lance officiellement ses activités. Une refonte complète du SIC est effectuée en 1982, témoignant de la conviction profonde qu'a le président de l'importance des nouvelles technologies. Au cours de la même année, la Fédération de Montréal, créée en 1945, est rattachée au Mouvement Desjardins. Dans le contexte de récession, le Mouvement Desjardins participe activement à 2 programmes du gouvernement québécois concernant l'habitation : Loginove pour la rénovation et Corvée-habitation pour promouvoir la construction de nouveaux logements.
Sous la présidence de Raymond Blais, l'actif du Mouvement Desjardins double, les mécanismes de gestion deviennent plus rigoureux et la capitalisation est renforcée. Cette performance financière se conjugue à une identité coopérative forte. Le président convoque en novembre 1986 un congrès portant sur les valeurs permanentes du Mouvement Desjardins : l'argent au service du développement humain, l'engagement personnel, l'action démocratique, l'intégrité et la rigueur dans l'entreprise coopérative et la solidarité avec le milieu. Des problèmes de santé empêchent toutefois Raymond Blais d'y participer.
Gestionnaire rigoureux et exigeant, homme au grand cœur, il s'implique dans une multitude d'organisations locales et internationales. Particulièrement sensible au sort des jeunes, il s'associe au Sommet québécois de la jeunesse en 1983 et à l'Année internationale de la jeunesse 2 ans plus tard. En plus de ses engagements sociaux, sa passion pour le théâtre l'amène au conseil d'administration du Théâtre du Trident de Québec en 1984.
Souffrant de problèmes de santé, il s'attache un directeur adjoint en la personne de Claude Béland en février 1986. Son état continuant de se détériorer, Raymond Blais se voit forcer de remettre sa démission en décembre 1986. Il décède à Lévis le 3 mai 1987 à 52 ans.
Président du Mouvement des caisses Desjardins de 1987 à 2000
Claude Béland est né à Montréal le 25 janvier 1932. Il est le fils de Benjamin Béland, un entrepreneur très engagé dans les caisses populaires qui a présidé l'Union régionale de Montréal au début des années 1950. Claude Béland fréquente le Collège Brébeuf, puis fait des études en droit à l'Université de Montréal entre 1952 et 1956. Admis au Barreau, il pratique au sein d'un cabinet privé en se spécialisant dans le droit des organisations coopératives.
Conseiller juridique bénévole à la Fédération des caisses d'économie du Québec dès sa création en 1962, il en dirige les services juridiques à partir de 1971. Devenu directeur général de cette fédération 8 ans plus tard, Claude Béland est désigné pour négocier une entente de partage de services avec le Mouvement Desjardins. Les caisses d'économie étant à la croisée des chemins, les négociations conduisent à l'entrée de la Fédération des caisses d'économie du Québec dans le Mouvement Desjardins dès 1979. Les unions régionales des caisses populaires Desjardins prennent alors le nom de fédérations et la Fédération provinciale devient la Confédération des caisses populaires et d'économie Desjardins du Québec.
La nouvelle venue dans le Mouvement Desjardins a droit à un siège au conseil d'administration de la Confédération. Il est confié à Claude Béland qui compte désormais parmi les administrateurs de différentes filiales, dont Desjardins Groupe d'assurances générales, en plus de présider la Corporation Desjardins de traitement informatique.
En février 1986, Raymond Blais nomme Claude Béland directeur adjoint du président. Il est chargé de représenter le président du Mouvement des caisses Desjardins et de parler en son nom. Cette fonction le prépare sans doute très bien pour la présidence, fonction à laquelle il est élu moins d'un an plus tard en janvier 1987. Le début de son mandat est, entre autres, marqué par la refonte de la loi sur les caisses d'épargne et de crédit de même que par l'adhésion à la Confédération, en tant que membres auxiliaires, des fédérations de caisses populaires de l'Ontario, du Manitoba et de l'Acadie.
Durant cette période, le décloisonnement et la déréglementation des institutions financières commencent à prendre forme, ce qui crée de nouvelles occasions d'affaires. La caisse se transforme en passant progressivement du transactionnel au relationnel. Par exemple, la vente d'assurances en direct, sans l'intermédiaire d'un courtier, dans les caisses populaires est lancée. Le Mouvement Desjardins fait ses débuts dans le commerce des valeurs mobilières dès 1988. La Caisse centrale Desjardins lance quant à elle les activités de la Desjardins Federal Savings Bank en Floride, aujourd'hui Desjardins Bank. De nombreuses acquisitions ont lieu, dont la plus importante demeure celle de la majeure partie des activités de la Corporation du Groupe La Laurentienne en 1993.
Entre-temps, les questions des structures du Mouvement Desjardins et du partage des responsabilités sur lesquelles Raymond Blais avait réfléchi se posent avec acuité. Sous la présidence de Claude Béland le programme de réingénierie des caisses est lancé de même que la reconfiguration du réseau de distribution des caisses et la restructuration organisationnelle de la Confédération. De 1996 à 1999, on procède à la révision de la structure démocratique et décisionnelle dans les caisses et dans l'ensemble du Mouvement Desjardins. Parmi les changements qui surviennent au terme de cette réflexion qui suscite de nombreux débats, retenons le passage en 2001 d'une structure à 3 paliers (les caisses populaires, les fédérations et la confédération) à une structure à 2 paliers (les caisses populaires et la fédération). Le regroupement des 10 fédérations régionales de caisses, de la Fédération des caisses de groupes et de la Confédération donne naissance à la Fédération des caisses Desjardins, une organisation plus agile et mieux adaptée aux défis de l'avenir.
Claude Béland est un intervenant incontournable dans les débats de société durant la décennie 1990. Il a entre autres présidé le Forum pour l'emploi, siégé à la Commission Bélanger-Campeau sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec et fondé la campagne Qualité-Québec. Après 3 mandats à la tête du Mouvement Desjardins pour un total de 13 ans, il se retire en 2000.
Président du Mouvement des caisses Desjardins de 2000 à 2008
Né le 9 juillet 1940 à Sainte-Françoise dans la région du Bas-Saint-Laurent, Alban D'Amours obtient un baccalauréat en sciences sociales et complète une maîtrise en économie à l'Université Laval en 1965. Il fait ensuite ses études doctorales en finances publiques, théorie monétaire et économétrie à l'Université du Minnesota. Il enseigne brièvement dans cette institution, puis à l'Université de Sherbrooke jusqu'en 1981. Il dirige le département d'économie et participe à la création de l'Institut de recherche sur les coopératives (IRECUS). Alban D'Amours passe ensuite à la fonction publique. Il est sous-ministre du Revenu du Québec de 1981 à 1986, puis sous-ministre associé à l'Énergie l'année suivante. Durant cette période, il est administrateur, puis président de la Caisse populaire des fonctionnaires du Québec.
Alban D'Amours entre au Mouvement Desjardins en 1988. Il agit d'abord à titre de premier vice-président Planification, communication et marketing, puis à compter de 1991, de premier vice-président principal et chef du Développement et de la vérification. Pour accentuer l'indépendance de l'inspection et de la vérification est créé le Bureau de la surveillance et de la sécurité financières du Mouvement des caisses Desjardins en 1994. Alban D'Amours occupe dès lors le poste d'Inspecteur et vérificateur général du Mouvement, et ce, jusqu'en 2000.
Il est élu à la présidence le 19 février 2000 par un collège électoral élargi composé d'environ 240 dirigeants délégués. Auparavant, les membres du conseil d'administration de la Confédération choisissaient parmi eux le président, une façon de procéder qui limitait à la fois les candidatures possibles et le nombre d'électeurs.
Alban D'Amours est décrit comme un diplomate, un habile et discret négociateur doté d'une bonne écoute. Il est perçu comme le candidat rassembleur capable de mener à bien le virage entamé par son prédécesseur. De fait, la nouvelle fédération, née de la fusion des 10 fédérations régionales de caisses, de la Fédération des caisses de groupes et de la Confédération, est rapidement mise sur pied. La transition, d'abord envisagée sur un horizon de 3 à 5 ans, est réalisée en 1 an et demi.
En mars 2003, après une vaste consultation, il tient un congrès sur le thème du renouveau coopératif. Il insiste par ailleurs sur le développement des affaires de même que sur la productivité et la rentabilité, des objectifs liés à la restructuration de 2000. Enfin, la mobilisation et le développement des compétences sont au cœur de son mandat. Ses années à la tête du Mouvement Desjardins sont marquées par une plus grande volonté de développer le marché pancanadien, entre autres, avec l'acquisition de La Personnelle, une compagnie d'assurance canadienne, en 2000.
Alban D'Amours siège à une multitude d'organisations avant, pendant et après avoir dirigé le Mouvement Desjardins. Il a présidé la Commission gouvernementale sur l'énergie, la Commission sur la fiscalité et le financement des services publics, le Sommet sur la forêt de 2007 de même que le conseil d'administration de Télé-université de 1992 à 1998. Amateur de musique, il préside le conseil d'administration des Violons du Roy, un ensemble de musique baroque de Québec, au début des années 1990. Il s'illustre également à l'international en représentant le mouvement coopératif canadien au conseil d'administration de l'Alliance coopérative internationale entre 2005 et 2009, en plus de présider un sous-comité spécial sur la restructuration de l'organisation. Il commence en 2009 un mandat à la présidence de la Confédération internationale des Banques populaires.
Au terme de 2 mandats de 4 ans, Alban D'Amours cède sa place à la présidence du Mouvement Desjardins en mars 2008.
Présidente du Mouvement des caisses Desjardins de 2008 à 2016
Native de Montréal, Monique F. Leroux voit le jour le 11 août 1954. Après des études en piano au Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec, elle fait un baccalauréat en administration des affaires à l'Université du Québec à Chicoutimi et obtient les désignations professionnelles de CA et de CMA. Elle est reconnue ultérieurement Fellow de ces 2 ordres professionnels pour sa contribution au rayonnement de la profession comptable.
Embauchée au cabinet d'audit Ernst & Young à l'été 1978, Monique F. Leroux devient associée 10 ans plus tard. En 1993, elle est la première femme présidente de l'Ordre des comptables agréés du Québec. Après 17 ans de service chez Ernst & Young, elle se joint à la Banque Royale en 1995, d'abord à titre de première vice-présidente, Finances, puis comme première vice-présidente et chef des opérations au Québec. Elle occupera également le poste de première vice-présidente générale et chef de l'exploitation de Québecor.
En 2001, Monique F. Leroux est nommée présidente de la Société financière Desjardins-Laurentienne, aujourd'hui Desjardins Société financière, et chef de la direction de ses filiales. Au cours de son mandat, elle contribue à améliorer de façon importante la performance globale de la société et de ses filiales. En 2004, elle devient chef de la direction financière du Mouvement Desjardins et, à ce titre, met en place un processus de gouvernance financière à l'échelle de ce dernier.
Monique F. Leroux est élue présidente du Mouvement Desjardins le 15 mars 2008. Elle fait ainsi figure de pionnière en devenant la première femme à la tête d'une institution financière au Canada. Elle amorce sa présidence dans le contexte d'une crise économique et financière jugée la pire depuis la grande dépression des années 1930. Au cours des années suivantes, une importance particulière accordée à sa capitalisation vaudra au Mouvement Desjardins le deuxième rang des institutions financières les plus solides au monde en 2014, selon le classement de l'agence financière Bloomberg.
Au printemps 2009, Monique F. Leroux révise la structure organisationnelle du Mouvement Desjardins pour unifier davantage ses forces et réaliser des gains de productivité. Cette initiative renforce les capacités d'investissement de l'institution, entre autres, en technologie. Monique F. Leroux s'emploie aussi à faire croître le Mouvement Desjardins, notamment par le biais d'acquisitions, mais aussi d'initiatives avec des partenaires coopératifs au Canada et dans le monde, dont une avec le groupe français Crédit Mutuel. À ce chapitre, les acquisitions de Western Financial Group en 2011, puis des activités canadiennes de State Farm en 2014 constituent sans doute les faits saillants de sa présidence.
Le 31 janvier 2012, Monique F. Leroux est réélue présidente par acclamation. Son second mandat s'ouvre sur l'Année internationale des coopératives décrétée par l'ONU. À cette occasion, elle lance le Sommet international des coopératives, dont la première édition a lieu en octobre 2012 à Québec. Deux éditions subséquentes sont organisées en 2014 et 2016. Ces événements attirent en moyenne 3 000 participants provenant de 90 pays.
Au cours de sa présidence, Monique F. Leroux Leroux lance 3 livres : un recueil de citations d'Alphonse Desjardins et de personnes importantes de l'histoire du Mouvement Desjardins accompagnées de réflexions, un livre tiré d'entrevues avec des acteurs incontournables du mouvement coopératif à l'échelle locale et internationale de même que son autobiographie intitulée Ma vie en Mouvement.
En 2012, Monique F. Leroux devient présidente du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité. Trois ans plus tard, elle est élue à la présidence de l'Alliance coopérative internationale et devient ainsi la première Nord-américaine à occuper cette fonction. Elle siège au conseil d'administration de nombreux comités et organisations, et est présidente de celui d'Investissement Québec.
Après 2 mandats de 4 ans à la tête du Mouvement Desjardins, elle se retire en avril 2016.
Président et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins depuis 2016
Né le 16 juillet 1969, Guy Cormier est originaire de Varennes sur la Rive-Sud de Montréal. Il obtient un baccalauréat en administration des affaires à l’École des hautes études commerciales de Montréal. Quelques années plus tard, il y obtient également une maîtrise en administration des affaires, en plus d’y enseigner la finance pendant huit ans.
C’est en 1992 que Guy Cormier commence sa carrière au Mouvement Desjardins. Avant d’y devenir président et chef de la direction, Guy Cormier a été directeur général de différentes caisses au sein du réseau. De 2009 à 2012, il a occupé le poste de vice-président Finances, Réseau des caisses pour ensuite devenir premier vice-président Réseau des caisses et premier vice-président Réseau des caisses et Services aux particuliers en 2013. En 2016, il a été élu au poste de président du conseil d'administration et chef de la direction du Mouvement Desjardins. Il a également occupé le poste de président de Desjardins Groupe d'assurances générales de 2016 à 2018. Actuellement, il est président du conseil d'administration de Desjardins Sécurité financière.
Depuis son élection à la présidence du Mouvement Desjardins, il insuffle à l’ensemble de l’organisation une culture d’entreprise forte, centrée sur les membres et clients. Il encourage l’innovation à travers toute l’organisation et accélère sa transformation numérique. Il met sur pied un fonds de 100 M$ afin d’appuyer les initiatives en provenance des communautés locales et régionales. Fort de ce succès, il crée le Fonds du Grand Mouvement disposant de 150 M$ afin de soutenir la relance socioéconomique post-COVID à travers le Québec et l’Ontario, pour les années 2020 à 2024. Sous son leadership, le Mouvement Desjardins poursuit résolument ses activités canadiennes.
En 2020, il devient le parrain d’Academos pour soutenir les jeunes et les aider à trouver leur voie. Guy Cormier se fait également l’ardent défenseur d’un meilleur partage de la prospérité, d’une économie plus inclusive et d’un développement durable.
Très impliqué dans la collectivité, il s’engage auprès de divers organismes. Il siège aux conseils d’administration de la Fondation Forces AVENIR, de HEC Montréal, du Conference Board du Canada et du Business Council du Canada.