Caisses de groupes
Bref historique
Au tournant des années 1940, des associations de travailleurs, des groupes syndicaux, des professionnels, des salariés et des communautés culturelles ont fondé des credit unions, également connues sous le nom de caisses d'économie ou caisses de groupes. Leur but : se donner des moyens pour faciliter l'autonomie financière de leurs membres en regroupant leurs avoirs financiers.
En 1979, le Mouvement Desjardins a accueilli ce réseau de caisses avec ses 200 000 membres répartis sur tout le territoire du Québec. Aujourd'hui, ces caisses continuent leur progression et sont fières d'enrichir le grand Mouvement Desjardins par leur diversité. Découvrez les étapes marquantes de l'histoire de ce réseau de caisses uniques et fortement enracinées au sein de différents milieux de travail.
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En 1945, le président du syndicat des pompiers, Albert Rémillard, fonde la Caisse d'économie des pompiers. Il trace la voie aux policiers et aux employés de la grande industrie (Reynolds, Hydro, Canadair et les Shops Angus, par exemple), qui feront de même au cours des années suivantes. Appuyés par leur organisation syndicale, ces travailleurs comprennent l'importance de se regrouper pour constituer une richesse collective au service de ses participants.
Après un voyage aux États-Unis afin de voir sur place comment fonctionnent les credit unions, il devient, en 1962, le président fondateur de la Fédération des caisses d'économie du Québec qui compte alors 14 caisses.
Les caisses par secteur d'activité ne seraient pas ce qu'elles sont devenues si Robert Soupras, représentant syndical à l'avionnerie Canadair, n'avait pas mis toute son ardeur à leur développement. « Plus j'étais proche des ouvriers, plus je connaissais leurs contraintes : pas de plan de pension, exploitation par les compagnies de finance avec des taux de crédit de 24 % à 30 %. Comment faire pour s'en sortir? »
Mais Robert Soupras est un homme d'action. En 1952, il préside à la fondation de la Aircraft Employees Credit Union.
« Quand on a fondé la caisse, on croyait à la formule coopérative et les membres nous faisaient confiance. Au début, on collectait l'argent à la mitaine, des 2 piastres, des 5 piastres, puis on a négocié la déduction à la source avec l'employeur. On a lancé l'affaire avec 300 $ de dépôts. On voulait montrer à nos membres à épargner, à ne pas s'endetter auprès des requins de la finance. »
Son père ayant milité toute sa vie au sein du Mouvement Desjardins, il allait de soi que Claude Béland, jeune avocat, prodigue des conseils à la fédération naissante des caisses d'économie, en 1962. Tour à tour conseiller juridique, premier vice-président et directeur général de la Fédération, il a présidé le Mouvement Desjardins de janvier 1987 à mars 2000.
Dans un entretien, il réaffirmait avec conviction la nécessité de la coopération : « Toutes les formes de coopératisme sont fondées sur un sentiment d'appartenance! S'il n'y a pas partage d'un projet, ça ne fonctionne plus. C'est d'autant plus vrai pour les caisses par secteur d'activité, qui sont nées et qui ont grandi dans les milieux de travail, là où le sentiment d'appartenance continue aujourd'hui de s'exprimer. Bien sûr, les contours ont changé et des regroupements sont nécessaires. Mais tant qu'un projet commun sera au cœur des préoccupations des membres, je ne crois pas que ce type de coopération soit appelé à disparaître. »
Animé par des valeurs de justice et de solidarité, André Laurin s'est intéressé, dès le début de sa carrière à la CSN en 1962, à l'endettement des travailleurs québécois. Visionnaire, il a senti avant tout le monde les possibilités extraordinaires d'une jonction féconde entre syndicalisme et coopération.
C'est d'ailleurs sur ce modèle que monsieur Laurin a créé dans les années 1960 plusieurs caisses d'économie, permettant ainsi à d'innombrables familles québécoises d'avoir accès à l'épargne et au crédit à des taux d'intérêt acceptables. Il a semé le germe de l'épargne et de la coopération qui s'est perpétué au sein de plusieurs autres caisses d'économie au cours des décennies suivantes. Il a d'ailleurs fondé, en 1971, la Caisse d'économie des travailleurs réunis de Québec, qui est devenue la Caisse d'économie solidaire Desjardins.
Son action a également conduit à la mise sur pied des associations coopératives d'économie familiale (ACEF), à la Loi sur la protection des consommateurs, à l'Aide juridique et bien d'autres.
Louis Laberge a présidé la FTQ pendant 28 ans. Durant plus de 50 ans, le syndicalisme a été sa vie. En 1952, il fonde, avec quelques camarades, la Caisse d'économie des employés de l'avionnerie, dont le premier nom avait été la Aircraft Employees Credit Union.
Le syndicaliste Louis Laberge confiera plus tard à son biographe, Louis Fournier : « Le contrôle de nos épargnes, j'y crois depuis longtemps. Et la solidarité aussi. Comme syndicats, nous pouvons gérer collectivement des réservoirs de capitaux qui deviennent des instruments de libération économique pour les travailleurs. »
Fort de ses convictions, Louis Laberge mettra au monde le Fonds de solidarité FTQ 30 ans plus tard.